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Menouba, l’alliance puissante de deux sœurs créatrices

Deux sœurs, une vision. Menouba réinvente l’héritage algérien avec audace, raffinement et un sens inné de la couture contemporaine.

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Menouba. Un nom qui évoque la tradition, la féminité et l’élégance. Une maison de couture algérienne qui, en l’espace de quelques années, s’est imposée comme une référence dans le paysage de la mode en Algérie. Derrière cette réussite, une créatrice constantinoise visionnaire : Rym Wided Menaifi, rejointe aujourd’hui par sa sœur Nabila, pour une aventure à deux voix, à deux cœurs. À deux, elles façonnent une nouvelle vision de la mode algérienne, entre héritage et modernité, fièrement enracinée et audacieusement internationale.



Ces dernières années, la maison Menouba a choisi Paris, capitale mondiale de la mode, comme écrin de prédilection pour dévoiler ses nouvelles collections.

Fondée sur les valeurs de transmission et d’innovation, Menouba puise dans le patrimoine vestimentaire algérien les plus beaux motifs de son inspiration. Gandouras, caftans, karakous : Chaque pièce réinvente avec audace et raffinement le patrimoine vestimentaire algérien. Le folklore, loin d’être figé, devient matière vivante, magnifiée par le regard contemporain de la maison.

La broderie d’or, ou mejboud, figure parmi les signatures de la maison. Elle épouse des matières nobles comme le velours, le satin duchesse ou la soie sauvage. Cette exigence artisanale confère à chaque création une âme, un souffle d’éternité. La femme Menouba n’est pas une muse abstraite : c’est une femme algérienne d’aujourd’hui, fière de son héritage mais profondément ancrée dans son époque.

En mars 2025, lors de la Paris Fashion Week, Menouba a présenté une collection bouleversante de sens et de beauté : Sororal. Conçue comme un hymne aux liens féminins, elle célèbre les relations entre mères, sœurs, amies, filles. Un tissu émotionnel que Rym et Nabila Menaifi ont tissé à quatre mains, dans une symbiose parfaite.

Nabila Menaifi, jusque-là brillante dans la finance, a quitté ce monde rationnel pour rejoindre l’univers créatif de sa sœur. Ensemble, elles incarnent cette complémentarité féminine si précieuse : l’une apporte la vision artistique, l’autre la rigueur stratégique. Leurs différences deviennent une richesse, un moteur.

La collection “Sororal” joue sur les duos de matières et de couleurs : un velours profond, des broderies chatoyantes, des lignes fluides et théâtrales. Le Rouge, ardent, passionné, symbole d’amour et de puissance. Le Noir, mystérieux, majestueux, écho d’une élégance dramatique. Les tenues sont pensées comme des partitions émotionnelles, où chaque détail raconte une histoire.

Une broderie qui parle le langage du cœur

Les broderies de Rym Menaifi ne sont jamais gratuites. Elles sont le fruit d’un langage intime, presque spirituel. L’aiguille devient plume, le tissu devient page. Chaque motif est une métaphore textile, un hommage à la mémoire collective des femmes algériennes. On y lit les courbes du désert, les ornementations andalouses, les entrelacs kabyles. C’est une poésie muette qui se donne à voir et à ressentir.

Dans “Sororal”, les broderies évoquent aussi des fils de vie, comme une trame invisible qui relie les générations. Le canevas est là pour qu’on y brode sa propre histoire. C’est une collection sensorielle, presque charnelle, qui donne envie de toucher, de caresser, d’écouter ce que les tissus ont à dire.

Une consécration à Paris

Le défilé de Menouba à Paris en marge de la fashion week de Paris, dans l’écrin somptueux du palais Shangri-La, a marqué un tournant pour la mode algérienne. Devant un public conquis, la maison a démontré sa capacité à conjuguer héritage et modernité. La presse était unanime : « Menouba a ébloui la Paris Fashion Week », titrait-on sur les réseaux sociaux.

La journaliste algérienne Hana Ghezzar Bouakkaz, présente au premier rang, écrit sur X : « Dans le cadre somptueux de l’hôtel Shangri-La, Menouba fait briller l’Algérie. Les broderies d’exception, les coupes majestueuses, les escarpins en mejboud constantinois signés Manaf Vagadi... tout était parfait. »

Ce n’était pas qu’un simple défilé. C’était un moment de fierté nationale, une fenêtre ouverte sur le savoir-faire algérien, et un message adressé au monde : la mode algérienne a une voix, un style, une identité forte.

Des silhouettes souveraines

Parmi les pièces les plus remarquées de la collection : une robe-manteau en velours noir, rehaussée de broderies dorées en forme de calligraphie stylisée. Elle impose une silhouette d’amazone urbaine, entre tradition et féminisme. Autre création iconique : un caftan bordeaux aux manches structurées, ceinturé d’un ruban de soie brodé à la main. L’ensemble évoque une reine moderne, ancrée dans la spiritualité maghrébine mais libre dans son allure.

Menouba propose aussi des ensembles tailleurs, inspirés du karakou algérois, avec une modernité assumée : épaulettes, pantalons larges, coupes géométriques. Le tout rehaussé de détails couture, de passementeries dorées, de jeux de transparence subtile. Un luxe qui parle doucement, mais qui laisse une empreinte.

Un duo créatif en pleine ascension

Rym et Nabila Menaifi incarnent une génération nouvelle de femmes créatrices, ambitieuses, ancrées dans leurs valeurs. Leur force réside dans leur complémentarité. Tandis que Rym poursuit son exploration esthétique, Nabila structure la maison, définit des axes de développement, anticipe les mutations du marché.

Leur stratégie repose sur trois piliers : ancrage local, ouverture internationale, et excellence artisanale. Menouba développe aujourd’hui une présence sur les grandes plateformes (Fashion Week de Milan, Oriental Fashion Show, réseaux sociaux). Le bouche-à-oreille fonctionne, les médias spécialisés s’en emparent, les influenceuses aussi.

Un futur cousu main

Menouba ne cherche pas la croissance à tout prix. Son ambition est plus noble : inscrire dans la durée une marque forte, respectueuse de ses artisans, fidèle à sa vision. Chaque pièce est produite en série limitée, parfois même en exemplaire unique. La maison collabore avec des ateliers algériens, dans un souci d’éthique et de valorisation des savoir-faire locaux.

Prochaines étapes ? Développer une ligne de prêt-à-porter haut de gamme, renforcer la vente en ligne, et ouvrir des showrooms à Paris, Alger et Dubaï. Mais toujours avec cette obsession du détail, cette quête de sens, cette volonté de faire de la mode un vecteur de mémoire, de beauté et de lien.

Menouba, c’est l’histoire de deux sœurs, d’un pays, d’un héritage. C’est aussi un projet d’amour : celui de sublimer les femmes, de leur offrir des vêtements qui leur ressemblent, les honorent et les relient à quelque chose de plus grand. C’est une marque émotionnelle, une signature sensorielle, une déclaration de fierté algérienne au féminin.

Dans un monde de mode souvent trop lisse ou trop jetable, Menouba propose une alternative : une mode incarnée, puissante, enracinée. Une mode qui se vit comme une œuvre d’art. Et si l’avenir de la haute couture passait justement par là ? Par cette conjugaison subtile entre tradition et audace, entre mémoire et désir.


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