Entre les lignes pures d’un croquis et les drapés voluptueux d’une robe, Nadjib Alioua tisse une mode élégante, traversée par deux rives : celle de ses origines algériennes, et celle de la haute couture parisienne. Portrait d’un créateur qui ne coud jamais sans mémoire.
Né à Paris dans une famille originaire de Constantine, Nadjib Alioua grandit dans une maison où les couleurs, les formes et la matière sont un langage quotidien. Son père, peintre décorateur, lui transmet très tôt l’art du trait. Sa mère, passionnée de mode, devient son modèle et son premier mentor. « Dès que je vois une étoffe, je sais instinctivement quoi en faire », dit-il, comme une évidence transmise par le sang et l’âme.
Après une formation rigoureuse au sein de l’Institut Supérieur des Arts Appliqués de Paris, il fait ses armes chez des géants : Ted Lapidus, Balenciaga, Prada. Ces expériences affûtent son regard, musclent sa main, et forgent une vision : celle d’une femme sublimée, élégante, jamais déguisée. Très vite, il comprend que son style ne peut s’enfermer dans un carcan — il doit exprimer une dualité : entre la rigueur parisienne et l’opulence méditerranéenne.
C’est en 2001, lors d’un voyage à Marrakech, que son destin bascule. Il évoque ce moment comme un « choc émotionnel » : la chaleur, les senteurs, les pigments, les silences vibrants. « Yves Saint Laurent y a trouvé son refuge, moi j’y ai trouvé mon souffle », avoue-t-il. À son retour, il crée sa première collection et lance sa marque éponyme. Une griffe qui portera désormais la mémoire des deux rives, cousue dans chaque pièce.
Durant quelques années, Nadjib fait escale à Alger, ouvre un showroom, expose sa vision de la mode à une clientèle algérienne avide d’élégance. Ce retour aux sources nourrit ses créations, sans jamais l’arracher à Paris. L’Algérie n’est pas un simple décor pour lui — c’est une matière première, une vibration intime, un langage qu’il transpose dans chaque dentelle, chaque silhouette sculptée.
Pour Nadjib Alioua, la femme est d’abord une attitude. « C’est celle qui sait ce qui la sublime. Qui porte un vêtement, au lieu de se laisser porter par lui. » Son idéal féminin ? Fort, libre, lumineux. Ses robes, souvent de soirée ou de cocktail, sculptent cette idée du glamour sans excès, du luxe sans ostentation. Sa matière fétiche : la dentelle. « Elle est noble, sensuelle, un brin secrète. Elle révèle sans jamais tout dire. »
Trois mots suffisent à résumer son style : chic, luxe et élégance. Pas de look figé, mais une vision qui transcende les tendances. Nadjib puise dans les volumes parisiens, les couleurs du Maghreb, les lignes architecturales, pour créer une mode qui parle au corps autant qu’à l’imaginaire. Dans chacune de ses collections, on retrouve un équilibre subtil entre modernité et tradition, audace et pudeur.
Yves Saint Laurent reste une figure tutélaire. Miuccia Prada, une référence d’intelligence et d’avant-garde. Deux influences que Nadjib admire sans chercher à imiter. Son style, lui, est unique. Il s’écrit en clair-obscur, avec des clins d’œil à l’Orient, des clartés de Paris, et une voix qui lui est propre.
Installé à Paris, Nadjib Alioua continue de créer, de rêver, de dessiner pour des femmes qui osent. Son atelier devient un écrin où se croisent héritage et audace, où chaque tissu murmure une histoire. Loin des podiums tapageurs, il trace sa route avec une constance précieuse, fidèle à ses valeurs et à ses racines.
Et même s’il n’est plus physiquement en Algérie, son lien avec le pays reste viscéral. Constantine n’est jamais bien loin, quelque part entre la doublure et la couture, dans le secret d’un pli, ou dans l’éclat d’un bouton bijou.
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