À Paris, entre les dorures de Saint-Honoré et l’effervescence créative des ateliers de couture, un jeune créateur franco-algérien réinvente une légende vestimentaire. Son nom ? Eddine Belmahdi. Sa muse ? Le karakou algérois, ce joyau du vestiaire algérien, qu’il transforme avec grâce en une pièce de haute couture à l’âme hybride.
Tout commence avec une collection :
“Full Moon”, comme un clin d’œil à ces longues nuits blanches passées à rêver, dessiner, broder, persévérer. Une collection comme un murmure au clair de lune, un hommage délicat aux racines nord-africaines, sublimées par l’élégance parisienne. Eddine ne crie pas le luxe, il le suggère : dans une épaule parfaitement dessinée, dans une broderie ciselée à la main, dans une veste qui semble raconter une histoire à chaque pli.
Son
karakou n’est pas figé dans le passé. Il vit, bouge, s’affirme. De la
broderie héritée de sa tante algérienne à la rigueur des coupes transmises par sa mère franco-italienne, Eddine croise les cultures comme on assemble une œuvre d’art.
Le résultat ? Une silhouette contemporaine, fière de ses racines, mais tournée vers demain.
Une Reconnaissance Internationale
En 2017, sa participation à l'émission "Fashion Star Arabia" le propulse sur la scène internationale. Il atteint la demi-finale et reçoit les éloges de la styliste Reem Acra. De retour à Paris, il lance sa propre marque et attire une clientèle prestigieuse, dont l'actrice Sara Tekaya et la chanteuse Kamilya Ward.
Collections Marquantes
- Deeja (2015) : Hommage à sa grand-mère, cette collection met en avant l'élégance des habits traditionnels algériens.
- Miriam (2016) : Présentée à Alger Fashion, elle encourage les femmes d'Afrique du Nord à se réapproprier leur culture.
- Anthophila (2019) : Présentée lors de la Fashion Week à Paris, cette collection revisite le karakou avec une touche moderne.
- Bring Back the Drama (2022) : Une collection glamour inspirée des années 90, en collaboration avec la mannequin Thanina.
Sur Instagram, ses créations voyagent plus vite que les avions. De Dubaï à New York, en passant par Alger ou Madrid, ses karakous séduisent une clientèle cosmopolite, parmi laquelle figurent quelques célébrités du monde arabe comme Nesrine Fafesh ou Kamilya Ward.
Belmahdi ne se contente pas de créer des vêtements ; il utilise la mode comme un moyen d'expression culturelle et sociale. En 2023, il dévoile une collection d'abayas tricolores dédiée à Gabriel Attal, en réponse à la polémique sur le port de l'abaya dans les établissements scolaires français.
Le karakou selon Belmahdi ? Une ode au métissage, un manifeste de douceur, une renaissance. Et surtout,
un pont élégant entre les rives de la Méditerranée.