Initialement propre à la capitale, le karakou s’est peu à peu imposé dans toutes les régions d’Algérie. Il trône aujourd’hui fièrement dans les garde-robes féminines comme une pièce incontournable des grands événements. Bien qu’il ait peu évolué dans sa coupe au fil des années, il conserve un charme certain et reste une référence de la mode traditionnelle.
Ce costume est traditionnellement confectionné en velours et orné de broderies artisanales : le mejboud (reconnu pour sa finesse) ou la fetla (plus épaisse), toutes deux composées de fil d’or. La technique du mejboud, plus complexe, exige une grande maîtrise artisanale. Le karakou est généralement porté avec un sarouel chelka, un mdaouer ou encore un badroune, selon les préférences de chacune.
Si la culture algérienne a longtemps inspiré les artistes orientalistes, elle a aussi influencé plusieurs grands noms de la haute couture… parfois dans l’ombre. Peu le savent, mais des couturiers prestigieux ont été séduits par le karakou, à commencer par Yves Saint Laurent, né à Oran. Le créateur français a régulièrement puisé dans son héritage algérien pour enrichir ses collections, mêlant audacieusement influences orientales et coupes occidentales.
Il aurait même, selon certaines sources, envisagé un défilé en Algérie. Sa célèbre collection « Afrique » de 1967, ou encore ses vestes brodées en velours, rappellent clairement la coupe et la richesse du karakou. Il affectionnait particulièrement les matières nobles, les dorures et les silhouettes féminines structurées — autant d’éléments que l’on retrouve dans ce vêtement algérois emblématique. Plusieurs de ses croquis, exposés au musée Yves Saint Laurent de Marrakech, témoignent de cette inspiration, bien que filtrée par une lecture universaliste de l’exotisme.
D’autres maisons de couture ont également puisé dans l’esthétique du karakou algérois :
Enfin, l’atelier Lesage, célèbre brodeur parisien, a contribué à la réalisation de nombreuses pièces haute couture pour ces maisons. Ses techniques de broderie au fil d’or rappellent fortement les procédés artisanaux du mejboud et de la fetla, bien que souvent revisités selon les codes occidentaux.
L’Algérie commence à se faire une place sur la scène culturelle internationale, portée par la richesse de son artisanat et la singularité de ses créations. Le karakou, véritable costume d’apparat et œuvre d’art textile, incarne à lui seul cette élégance intemporelle qui séduit au-delà des frontières. De plus en plus reconnu pour sa finesse et sa symbolique, il s’impose peu à peu comme un emblème fort de la mode algérienne. Un joyau qui n’attend qu’à briller pleinement sous les projecteurs du monde.
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