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Le co-sleeping : conseils pour un sevrage affectif réussi

Mettre fin au co-sleeping n’est pas une rupture : c’est un passage vers l’autonomie, à vivre avec amour, patience et sérénité.

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Ils s’endorment paisiblement contre moi, bercés par la chaleur d’un corps familier, par le souffle rassurant d’une présence aimée. Pourtant, cette scène en apparence tendre et fusionnelle commence à peser. Chaque nuit passée à partager mon lit devient un défi : je ne dors plus vraiment, ma vie intime s’efface, et la fatigue s’accumule. Je ne suis pas seule. De nombreux parents traversent ce flou affectif entre proximité aimante et besoin d’espace personnel.

Le co-sleeping : entre instinct maternel et réalités du quotidien

Le fait de dormir avec ses enfants, ou co-sleeping, est une pratique ancestrale, toujours très répandue dans de nombreuses cultures. En Algérie, comme ailleurs, cette proximité nocturne est souvent perçue comme une réponse naturelle aux besoins affectifs de l’enfant. Elle permettrait de renforcer l’attachement, de réduire les pleurs nocturnes, de faciliter l’allaitement et de répondre plus rapidement aux réveils.

Les études tendent à confirmer ces bienfaits dans les premières années de vie. Le bébé dort mieux, se sent sécurisé, et la mère aussi, en particulier lorsqu’elle est seule ou épuisée. Mais lorsque cette habitude se prolonge bien au-delà de la petite enfance, les équilibres se fragilisent.

Quand le co-sleeping devient un frein

Avec le temps, ce choix affectif peut se transformer en contrainte silencieuse. Le sommeil des parents devient morcelé, l’espace conjugal disparaît, et la sensation d’être disponible 24 heures sur 24 crée une charge mentale supplémentaire. Ce phénomène est d’autant plus pesant pour les mères célibataires, souvent plus exposées au surmenage émotionnel et à l’absence de relais nocturnes.

Chez l’enfant, rester dans le lit parental au-delà d’un certain âge peut aussi induire une forme de dépendance affective. L’autonomie du coucher tarde à s’installer, les angoisses se renforcent, et des troubles du sommeil peuvent apparaître à mesure que l’enfant grandit. La nuit devient alors un terrain de négociation épuisant.

“Il a 7 ans, et chaque nuit, il finit dans mon lit”

“Je pensais que ça passerait avec le temps, qu’en grandissant, il réclamerait son indépendance. Mais aujourd’hui, mon fils a 7 ans, et il continue de venir me rejoindre au milieu de la nuit, parfois sans que je m’en rende compte. Au début, c’était mignon. Maintenant, je me réveille épuisée, avec des douleurs au dos, et un vrai sentiment d’envahissement. Je culpabilise à l’idée de le repousser, mais je sens que j’ai besoin de retrouver mon espace, mon sommeil, et un peu d’intimité pour moi-même.”

— Meriem, 38 ans, maman solo à Oran

Le témoignage de Meriem illustre une situation bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. Ce retour nocturne systématique, même à un âge dit “autonome”, révèle des besoins émotionnels profonds mais aussi des limites floues dans le cadre parent-enfant. Et c’est précisément là que commence la nécessité d’un changement, sans rupture brutale mais avec une intention claire.

Instaurer un nouveau rituel, sans drame ni culpabilité

Faire sortir un enfant du lit parental n’est pas un geste anodin. C’est un passage émotionnel fort, autant pour lui que pour ses parents. Il ne s’agit pas de trancher brutalement, mais d’accompagner un changement. La clé ? La patience, la régularité, et une bonne dose de douceur.

On commence par créer un rituel du soir stable : dîner calme, bain tiède, lecture ou petite histoire, puis câlin. Chaque étape sécurise l’enfant et lui donne des repères. Il peut choisir lui-même sa parure de lit, sa veilleuse ou sa peluche favorite pour se réapproprier son espace. La transition peut se faire progressivement : matelas au sol, puis retour dans sa chambre, avec une présence parentale rassurante en début de nuit.

La méthode dite du slow fade est souvent recommandée : le parent reste à côté du lit, puis s’éloigne un peu plus chaque soir. L’important est de rester ferme et constant, tout en validant les émotions de l’enfant. Les petits encouragements, comme un tableau de progression ou une récompense symbolique, peuvent aider à motiver les plus réticents.

Et si ça ne marche pas ? Chercher de l’aide sans honte

Il n’existe pas de méthode miracle. Certains enfants mettent des semaines à franchir le cap, d’autres le vivent comme un soulagement. Mais si le sommeil reste chaotique, que l’enfant exprime une détresse profonde ou que le climat familial se détériore, il est essentiel de ne pas rester seule.

Consulter un pédopsychiatre ou un psychologue spécialisé peut être une étape libératrice. Ces professionnels aident à dénouer les peurs enfouies, à comprendre les résistances et à construire une transition sur mesure, respectueuse du rythme de chacun.

Reprendre possession de son lit, c’est aussi se réapproprier sa vie

Le lit conjugal – ou le simple lit de la mère solo – est bien plus qu’un lieu de repos. C’est aussi un espace d’intimité, de recentrage sur soi, de liberté retrouvée. Sortir de la co-dépendance nocturne, ce n’est pas tourner le dos à l’amour, mais apprendre à poser des limites saines pour soi et ses enfants.

Dans cette démarche, chaque petite victoire compte. Un soir sans pleurs. Une nuit complète dans son lit. Une matinée sans tension. Ces moments sont les premiers pas vers un équilibre nouveau, où chaque membre de la famille retrouve son espace, son souffle, et une qualité de sommeil que l’on croyait oubliée.






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