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Trop fiers pour tolérer la réussite des femmes ?

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Dans certains couples, la promotion professionnelle d’une femme n’est pas vécue comme une fierté, mais comme une menace. Quand l’égo masculin s’en mêle...

Dans notre société, il est courant — et même nécessaire — que la femme travaille. Pourtant, certains hommes ne le vivent toujours pas bien. Derrière un discours parfois ouvertement moderne, l’ombre de l’égo blessé plane dès que "Madame" commence à briller.

Un poste à responsabilité ? Une promotion ? Une reconnaissance méritée ? Autant d’éléments qui peuvent réveiller, chez certains, une jalousie silencieuse ou un complexe mal dissimulé. Et cela ne concerne pas seulement les conjoints : collègues, amis ou inconnus n’hésitent pas à critiquer ou dévaloriser les femmes ambitieuses. Dans les couloirs des entreprises, les préjugés restent bien ancrés.

Témoignage d’Imane : “Ils dénigrent pour se valoriser”

Imane, 33 ans, est une femme ambitieuse, engagée, mais souvent heurtée par des remarques désobligeantes dans le monde du travail.

J’ai travaillé dans une société algérienne pendant un an. Malgré le nombre de femmes employées, certains collègues masculins se permettaient des commentaires abjects. "Celle-là, elle a couché pour obtenir son poste", "la nouvelle est là grâce à untel…" — des propos humiliants, surtout quand ils viennent de personnes peu impliquées, parfois même de simples chauffeurs. Ils ne remettent jamais en question leur propre niveau de compétence, et dénigrer les femmes leur sert à se valoriser. J’étais choquée par tant de mauvaise foi.

Dans de nombreux cas, ces jugements sont un mécanisme de défense : face à une femme qui s’affirme, certains hommes tentent de réaffirmer leur place… en rabaissant l’autre.

Quand la réussite trouble l’équilibre conjugal

Dans la sphère intime aussi, les tensions se manifestent. Samira, 38 ans, en sait quelque chose. Depuis qu’elle est devenue cheffe de service, son mari a changé d’attitude.

Depuis ma promotion, je suis plus souvent absente, parfois en déplacement. Mon mari le vit mal. Il me fait du chantage affectif, me reproche de passer après mon travail. Il me répète que ce n’est pas un métier pour une femme, qu’il ne resterait jamais aussi tard que moi au bureau. J’ai parfois l’impression de blesser sa virilité. Il ne comprend pas que je puisse m’épanouir en dehors du foyer. Et parfois… je culpabilise.

Ce type de tension n’est pas rare. Pour certains hommes, la réussite professionnelle de leur conjointe réveille un inconfort profond : peur d’être dépassé, sentiment d’être inutile, confusion sur les rôles. Et quand la femme occupe un métier dit “masculin”, les résistances sont encore plus vives.



Entre machisme et insécurité, un combat quotidien

Dans certains esprits, la femme reste cantonnée à un rôle domestique. L’idée qu’elle puisse gagner plus, diriger une équipe ou voyager seule est perçue comme une trahison aux “valeurs traditionnelles”. Ce rejet de la réussite féminine est rarement frontal. Il prend la forme de petites piques, d’ironie, de reproches voilés. Mais il fait mal. Et il isole.

Pourtant, ces femmes avancent. Elles composent avec la culpabilité, jonglent entre ambition et équilibre personnel, affrontent les critiques. Et finissent, souvent, par transformer ces obstacles en force. Car plus que jamais, elles savent qu’elles n’ont pas à s’excuser d’avoir du talent, ni à s’effacer pour ménager un ego blessé.

Et maintenant ?

Il est temps que le couple évolue, lui aussi. Que la réussite ne soit plus un rapport de force, mais un projet partagé. Que les femmes puissent avancer sans devoir s’excuser d’exister. Et que certains hommes comprennent enfin qu’aimer, ce n’est pas dominer… mais encourager.





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