Originaire de Oran, Rahma avait quitté l’Algérie avec un rêve en tête : se former dans le domaine médical en Allemagne. Son parcours s’est brutalement interrompu à Hanovre vendredi dernier. Elle avait 26 ans.
Elle s’appelait Rahma Ayad. Un prénom doux, une énergie discrète, un sourire qui ne trichait pas. À 26 ans, cette jeune Algérienne native de la ville d’Oran avait décidé de prendre son envol. Direction : l’Allemagne. Elle y avait été admise dans un parcours de formation paramédicale, avec la ferme intention d’exercer plus tard dans le domaine hospitalier. Elle vivait à Arnum, une petite commune paisible au sud de Hanovre.
Comme beaucoup de jeunes femmes ambitieuses, Rahma avait quitté les siens avec dans ses bagages une immense dose d’espoir. Une volonté d’apprendre, de s’émanciper, de servir. Elle poursuivait sa formation avec sérieux et courage, malgré les obstacles d’un quotidien loin de sa terre natale.
Le 8 juillet 2025, un drame secoue le village d’Arnum, rattaché à Hemmingen, au sud de Hanovre, en Allemagne. Rahma Ayad est poignardée à mort dans son appartement le 4 juilllet. Selon les premiers témoignages, des voisins auraient entendu des cris à l’aide avant que la victime ne s’effondre, couverte de sang, devant l’appartement d’un voisin. Un homme allemand de 31 ans, résidant dans le même immeuble, a été retrouvé sur les lieux, également couvert de sang, et immédiatement interpellé par la police. S’il n’a pas encore été formellement inculpé, l’enquête reste ouverte et explore notamment la piste d’un mobile raciste : plusieurs sources rapportent que Rahma avait été harcelée à plusieurs reprises par cet homme, en raison du port de son hijab.
Mais l’émotion, elle, ne laisse place à aucun doute. Sur les réseaux sociaux, les hommages affluent. Des dizaines de messages évoquent son sérieux, sa douceur, sa détermination. Sa photo, en uniforme bleu d’étudiante en soins infirmiers, circule largement. Elle y apparaît sereine, posée, l’air tourné vers l’avenir.
À Hanovre, des fleurs, des bougies et plusieurs drapeaux algériens ont été déposés devant son immeuble. Une veillée discrète a été organisée par la communauté algérienne locale, dans le respect de sa mémoire. À Oran, ses proches, bouleversés, se préparent au retour de son corps pour les funérailles.
Rahma n’était pas une inconnue. Elle incarnait l’audace tranquille de toute une génération de jeunes Algériennes parties à l’étranger pour apprendre, s’élever, construire leur avenir. Étudiante en médecine, discrète mais déterminée, elle croyait en elle, en la science, et en la possibilité de faire le bien autour d’elle. Sa disparition tragique n’éteint pas seulement une vie, elle brise une promesse : celle d’un avenir mérité, fauché trop tôt, en silence.
Dans un monde souvent bruyant, ce sont parfois ces destins discrets qui nous bouleversent le plus. Parce qu’ils nous rappellent que derrière chaque dossier de visa, chaque départ, chaque formation suivie loin du pays, il y a une vie pleine de rêves, de fierté, d’amour et de confiance.
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