Adopté en Conseil de l’Assemblée populaire nationale (APN) il y a quelques semaines, le projet de loi modifiant les assurances sociales propose une réforme emblématique du congé maternité. Présenté par Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ce texte marque un tournant dans la protection sociale des femmes en Algérie, en particulier celles confrontées à la naissance d’un enfant souffrant d’un handicap, d’une malformation ou d’une maladie grave nécessitant une prise en charge médicale immédiate.
Le texte prévoit une prolongation du congé de maternité au-delà des 150 jours actuellement accordés, avec :
Ce dispositif s’inscrit dans la volonté affirmée de l’État de renforcer les acquis sociaux et de valoriser la maternité en tant que fonction sociale et économique. « L’Algérie fait partie des rares pays à disposer d’un système intégré de sécurité sociale », a déclaré le ministre, mettant en avant une politique sociale alignée sur les valeurs de solidarité et d’équité.
Il a également rappelé que 94 % des médicaments enregistrés auprès du ministère de l’Industrie pharmaceutique sont désormais remboursés, soit plus de 5 200 produits, soulignant les efforts continus en matière de santé publique. Autre point noté : la réduction significative du déficit de la Caisse nationale des retraites (CNR), désormais stabilisé à 55 %.
Outre les prolongations exceptionnelles, la nouvelle législation élargit le congé maternité standard de 98 à 150 jours, avec une indemnité journalière correspondant à 100 % du salaire. Une avancée saluée par la commission santé et affaires sociales de l’APN, qui y voit un alignement supérieur aux standards internationaux, notamment ceux de l’OIT.
Autre garantie majeure : la totalité de la période de congé maternité sera prise en compte pour la retraite, confirmant ainsi l’engagement de l’État à défendre le droit au travail des femmes sans les pénaliser dans leur parcours professionnel.
Les nouvelles dispositions ont été accueillies avec enthousiasme par les parlementaires et les associations de défense des droits des femmes. « Il ne s’agit pas seulement de temps, mais de reconnaissance. De la reconnaissance de ce que représente une maternité complexe et de ce que vivent les femmes chaque jour », a déclaré une membre de la commission parlementaire.
“Mon fils est né prématuré et porteur d’un handicap. J’ai passé les trois premiers mois de sa vie entre l’hôpital et les démarches médicales, sans pouvoir me poser. Avec ces nouvelles mesures, j’aurais eu un vrai temps pour me consacrer à lui, sans pression financière ni culpabilité.” – Leïla, 34 ans, cadre à Blida.
En prolongeant la durée du congé maternité dans des cas spécifiques, l’Algérie ouvre la voie à une maternité plus digne, plus humaine, plus sécurisante. Ce texte n’est pas seulement une réforme technique : il porte une vision. Une société où la santé des femmes, des enfants et des familles est une priorité, non une variable d’ajustement.
Ce nouveau cadre légal, à la fois protecteur et ambitieux, positionne l’Algérie comme un exemple régional en matière de justice sociale et de respect des droits maternels.
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