Ce lundi, Celia Halilou, actrice, mannequin et influenceuse algérienne a partagé sur sa story Instagram une image choc : son pied ensanglanté après avoir été attaquée par un chien errant. L’image, rapidement devenue virale, a déclenché une vague d’émotions mêlant peur, colère et tristesse. Sa blessure ravive un sujet trop souvent ignoré : celui des chiens errants en Algérie.
Dans de nombreuses villes algériennes, il n’est pas rare de croiser des meutes de chiens livrés à eux-mêmes. Ils dorment sur les trottoirs, rôdent autour des écoles, fouillent les poubelles, ou errent le long des routes, parfois blessés, affamés ou porteurs de maladies. Ce phénomène, devenu structurel, alarme autant les riverains que les vétérinaires et les défenseurs des animaux.
L’absence de politiques efficaces de stérilisation, le manque de campagnes de sensibilisation sur la possession responsable d’animaux, et l’abandon massif expliquent en partie cette prolifération. Le vide juridique entourant la maltraitance animale n’arrange rien : en l’absence de cadre strict, les solutions improvisées sont souvent brutales.
Face à l’urgence, l’État algérien a mis en place un système appelé GA-LUFA, acronyme de Groupes d’Abattage à Lutte contre les Formes Animales. Concrètement, ces unités municipales sont chargées de tuer en masse les chiens errants par balle ou empoisonnement, souvent au petit matin, dans les quartiers populaires ou aux abords des routes.
Ce procédé choque une partie croissante de la population. Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux sont souvent insoutenables. Certains chiens sont exécutés devant des enfants ou laissés pour morts sur la voie publique. Les associations de défense animale dénoncent une méthode barbare, inefficace et inhumaine.
Mais les communes se défendent : les élus locaux affirment ne pas avoir d’autre solution face au danger que représentent certains chiens agressifs, notamment porteurs de la rage. Ils évoquent aussi des ressources limitées et l'absence d’infrastructures adaptées (refuges, centres de stérilisation, campagnes de vaccination à grande échelle).
Dans de nombreux pays, la réponse au problème des chiens errants passe par des programmes coordonnés de capture, stérilisation et relâchement. Ces politiques, combinées à des campagnes de sensibilisation, permettent de réduire la population canine sans cruauté. En Algérie, des ONG comme Baroudi Rescue, Vegan Algeria ou SPAA militent depuis des années pour que l’État change de paradigme.
Le besoin d’un cadre législatif clair, de moyens adaptés et d’une éducation collective à la compassion animale devient pressant. Car derrière chaque chien errant, il y a une histoire d’abandon, d’irresponsabilité ou de négligence humaine.
La blessure de l’influenceuse aura eu le mérite de mettre ce sujet en lumière, au-delà des associations militantes. Elle a aussi permis à certains de comprendre que la souffrance animale peut entraîner des risques humains : morsures, maladies, agressions, stress psychologique, etc. Peut-on continuer à détourner le regard ?
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