Plages d’Algérie : joyaux de la Méditerranée sauvage

Sur la corniche oranaise, c’est un véritable tableau turquoise qui s’ouvre au voyageur lorsqu’il atteint les hauteurs de Madagh. Serti entre les falaises, ce coin de paradis est l’un des rares endroits du pays où la mer semble peinte à la main, oscillant entre les verts émeraude et les bleus profonds. Très prisée des amateurs de plongée libre, cette crique offre aussi une rare sensation d’isolement : ici, le silence est ponctué par le ressac et les cris lointains des mouettes.

À l’extrême est du pays, dans le somptueux parc d’El Kala classé réserve de biosphère, Cap Rosa déploie ses falaises rouges, ses criques confidentielles et ses forêts de pins d’Alep qui frôlent la mer. Loin de toute agitation, on y marche, on y médite, on y respire. Ce coin préservé semble défier le temps, rappelant combien la nature algérienne peut être majestueuse lorsqu’elle est laissée intacte.

Le littoral de Aïn Témouchent regorge de petits trésors oubliés. Parmi eux, Tafassour, joyau discret niché entre deux promontoires verdoyants, se distingue par son atmosphère enveloppante et son sable d’une finesse rare. À quelques kilomètres, les rochers de La guitare sculptent une plage au relief unique, où les courbes naturelles forment un paysage poétique. Ce décor naturel, peu fréquenté, fait le bonheur des photographes et des amoureux de calme.

Du côté de Mostaganem, Cap Ivi se dresse tel un caprice géologique entre ciel et mer. L’endroit est parfait pour ceux qui cherchent la fraîcheur marine sans renoncer aux commodités urbaines. Là encore, la nature a façonné un lieu de baignade presque parfait, avec ses eaux limpides et ses reliefs doux, propices aux escapades familiales.

Plus à l’est, à Alger, la plage de Tamenfoust dévoile un tout autre visage : ici, le sable se mêle à l’histoire. Entre les ruines d’Icosium et les fortifications ottomanes, on s’imprègne d’un patrimoine riche tout en profitant d’une vue sublime sur la baie. On s’y installe sur un rocher, on y flâne en fin de journée, on y goûte une Algérie où la culture et la mer se rencontrent avec grâce.

À Skikda, l’aventure prend un autre tournant. L’accès à Oued Zhour, par une route de montagne sinueuse, est une épreuve pour les plus pressés. Mais ceux qui s’y aventurent sont récompensés par une vision quasi mystique : un rivage désert bordé de pins, où les montagnes plongent dans la mer, comme si la terre elle-même s’inclinait devant la Méditerranée. Le silence y est palpable, presque sacré.

À l’autre extrémité de la côte, Aïn Achir, dans la ville d’Annaba, offre un tout autre décor. Familiale, accessible, bordée d’établissements accueillants, elle séduit par sa douceur et son ambiance méditerranéenne. Le sable y est doré, l’eau agréable, et les couchers de soleil y sont légendaires. Pour ceux qui recherchent un équilibre entre détente, animation et cadre enchanteur, c’est une destination incontournable.

Non loin, le petit village de Seraidi, perché dans les montagnes, dévoile une plage discrète mais sublime, accessible par une descente vertigineuse au cœur de la forêt. En bas, c’est un havre de paix où les pins et les embruns composent une symphonie olfactive unique. Idéal pour une journée hors du temps, les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages.

Et puis, il y a ces lieux presque secrets, jalousement gardés par les locaux. À Tizi Ouzou, la plage rouge surprend par sa teinte minérale : les roches y prennent des reflets ocre flamboyants au coucher du soleil. Le contraste avec le bleu dense de la mer est saisissant, et l’émotion qu’on y ressent, difficile à décrire. C’est une plage à vivre, plus qu’à visiter.

À Ténès, ville côtière bercée par les vents d’ouest, les plages alternent entre grandes étendues de sable doré et petites criques ombragées. Certaines, encore à l’écart des circuits touristiques, offrent une expérience de baignade presque primitive, dans une mer capricieuse mais revigorante. On y sent le souffle ancestral de la Méditerranée, celui des marins, des pêcheurs et des conteurs d’autrefois.

Une mer à (re)découvrir

Explorer les plages d’Algérie, c’est accepter de ralentir, de sortir des sentiers battus, et de renouer avec une Méditerranée authentique. Chaque rivage est différent, chaque crique a son propre charme, son rythme, sa lumière. Ici, la mer ne se consomme pas, elle se mérite. Elle s’écoute, elle se regarde, elle se vit avec lenteur et respect.

Que vous soyez adepte de criques sauvages ou de plages familiales, que vous aimiez les escapades historiques ou les bains de soleil, le littoral algérien vous tend les bras. Et à ceux qui savent regarder au-delà des cartes postales, il offrira bien plus qu’un simple panorama : un sentiment de liberté pure, inaltérée.