
emraude · 20 décembre 2015 à 20:48
Mes chères Dzirielles, ce soir je vous emmène pour un aller simple dans le monde de la rojla attitude.
Vous-allez me dire de quoi il s’agit ? Arrêtons, faisons tomber le masque et parlons de cette catégorie d’hommes algériens que nous avons toutes croisé : Un père, un mari, un a moureux, un ami, un voisin…Bref ils font partis de notre quotidien.
Depuis la nuit des temps, l’homme algérien, est connu pour sa vérilité, sa fièrté parfois démeusurée mais aussi pour sa pudeur quand il s’agit de s’exprimer. Toutes les catégories sociales y passent, tous les âges, toutes les époques
Il a beau être un petit chat dans son intérieur, il endosse un autre costume quand il s’agit de se retrouver dans la rue, les cafés, les lieux masculins, qui lui préparent à chaque coin de rue une nouvelle épreuve pour sa virilité. Alors sa rojla doit rester intact
Mais la rojla prend toute son empleur quand ce dernier tombe amoureux, car voyez-vous, d’un coup il devient désarmé, il doit cotoyer l’autre sexe, l’aimer, lui montrer qu’il lui porte de l’intérêt, sauf que les codes de la société le rattrapent. Alors pendant que c’est une simple amourette, la chose est discréte, il peut encore jouer au timide, ou parfois au lover tout dépend du tempérament.
Si vous prenez le téléphone d’un Rojla attitude, vous tomberez des nues, car le contraste est palpable. La douceur, les mots d’amours, les petites attentions dégoulinent pour sa dulcinée "la3ziza, marti, ma chérie, l’3méra" et autres palabres sorties tout droit de son coeur d’artichaut.
Oui mais voilà les choses se compliquent lorsqu’il doit parler d’elle devant la gente masculine, devant sa famille, quand ça devient public et donc souvent plus sérieux. Cette femme qui le met dans tout ses états, le désarme, devant qui il perd les mots, et à qui il peut faire la cour pendant des mois.
On découvre des codes et langages propre aux rojla attitude. Il est capable d’en parler au pluriel. Personne ne peut comprendre ce code sauf un algérien et une algérienne. Si elle l’appelle devant ses potes ça donne une conversation du genre "nssitouna hed lyem" "twahachnakoum" "marakoumch tbanou", "waqtech nchoukoum"
De l’autre côté au bout du fil c’est une jeune femme bien éduquée we bent familia, habituée aux codes de la société. Elle trouve ça trop chou, et fond littéralement devant ses copines qui sont complices. Car oui eux ils gardent leur virilité et ne laissent rien paraître surtout si c’est du sérieux, elle au contraire, plus elle raconte tout et dans les moindres détails, plus elle est fière et se sent aimée. On parlera une autre fois de la mriya attitude
Le même scénario peut se produire si elle passe devant lui, ce sont des coups de regard, des gestes, des signes que personne ne peut percevoir, tout es dans la discréation, l’imagination et l’imaginaire. Tant dit qu’eux ils sont au summum de leur histoire à ce stade encore platonique…!
Mais une fois marié, tout le monde sait qu’il a une femme, tout le monde a assisté à son mariage, tout le monde la connaît. Mais il ne doit jamais, au grand jamais citer son prénom devant ses autres copains rojla. La seule fois oû ils ont le droit de lire le prénom de sa femme c’est sur la nougatine de la pièce montée et encore s’il pouvait mettre du genre "Soufiane w eddar" au lieu par exemple de "Soufiane & Meriem" il le ferait. **********************************
Eddar : ce terme qui signifie en principe la maison, il devient le mot utilisé pour nommer sa femme. "Je suis allée chercher Eddar chez ses parents, men darhoum". "Eddar sont malades en ce moment". D’autres fond preuve d’une plus grande immagination qui défierait même les lois de la nature. Car ils vont appeler leur femme, drari ou encore l’ouled (Comprendre les enfants, la famille). Donc ça donne "je suis allée emmené drari chez le dentiste" Et ce même s’il est marié depuis 2 semaines.
Tout le monde sait qu’il n’a pas d’enfants, mais tout le monde comprend qu’il parle de Meriem. Oui car ses copains rojla fond la même chose pour leur femme. D’ailleurs quand ils le questionnent, ils disent bien " w eddar ça va ?"
Ok d’accord, mais alors à la maison, le probléme ne se pose plus ? Non bien sûr que non, les surnoms dayrine hala, mon bébé, Hbiba, mon chaton, hninou…La rojla disparaît et laisse place à une grande tendresse et beaucoup d’amour.
Sauf que devant la famille la Rojla attitude revient, oui elle n’est jamais bien loin cette rojla. Et il faut parler à sa femme quand même. Mais devant le beau père il ne va pas dire, mon petit chat !! Alors il faut là aussi trouver des subtèrefuges…Alors "lam3alma" convient très bien. La maîtresse de maison.
Beaucoup ne comprendront pas ces codes, les situations pourraient être hilarantes devant un étranger, mais le charme est là. Les générations font évoluer ces habitudes, mais beaucoup gardent malgré tout la rojla attitude comme modèle et continue de perpètuer le langage.