
Bassoum · 19 février 2012 à 21:21
De nombreuses dzirielles m'ont demander un Topic dédiée à la femme de la tribu des Ouled Nail : la nailya et sa tenue. Chose promise chose due.
Connaissez-vous la région du Sud-Est algérien ? Les portes du désert,une région ou vit la tribu des Ouled Nail et leurs femmes qui ont inspirées les grands peintres orientalistes français comme Etienne Dinet. Pourquoi ces femmes et leur danse fascinent tant ? Lisez la suite, vous ne serez pas déçue.
La femme naili porte une robe blanche (claire) à volants. Ses manches sont plus ou moins longs, mais laissent toujours entrevoir les mains et les poignets de celle qui la porte.
La robe est appelée « ropa bou saadi ». La nailiya place un long voile sur sa tête qui retombe sur ses épaules, ce voile se nomme Lougaa. Sur le front elle place un bijou (Jbine) et le complète d'une plume d'autruche (dite N'zoura) qui révèle la beauté de la femme, et son raffinement. Autour de la taille elle noue un foulard en cordon, qui laisse pendre un pompon sur son ventre et qui lui permet de se déhancher, cet accessoire est appelé el bassrour.
La femme naili aime se parer de bijou, souligner son regard et ses yeux noirs de Khôl. Autrefois les nailiyate aimaient les tatouages, elles n'hésitaient pas à se dessiner des motifs sur le front, les joues, le menton et autres parties de leur corps. Les coiffures étaient raffinées, la nailiya tresse ses longs cheveux noirs de part et d'autre de son visage puis enroule ces tresses près des oreilles et tempes.
Une de ces danses typiques, c'est la danse de l'hmama (la colombe). Une véritable métaphore et allégorie de la séduction. La femme danse en sautillant sur la pointe des pieds, en laissant reposer son poids uniquement sur ses orteils afin d'apporter de la légèreté à son mouvement. Elle étend ses bras comme des ailes, et fait des mouvements avec ses mains et ses poignets pour appeler son séducteur en l'incitant à venir vers elle, partir, revenir et repartir. Une invitation donc au désir et à la séduction.
Jusqu'à ce que l'homme qui danse avec elle imite le geste de la carabine, elle tombe à terre, il la soulève et la prend avec lui. Ainsi, il a conquit sa dulcinée, sa colombe, qui lui a céder.
Parfois la danse peut aussi décrire des gestes du quotidien. Au mois de Mai par exemple, la femme immite en dansant le geste qu'elle fait lorsqu'elle roule du Rfiss, ou qu'elle prépare un autre met local. Car c'est la saison pour accueillir les invités. Parfois elle reprend les gestes du tissage des tapis. La femme naili s'exprime à travers la danse, c'est son moyen à elle de dialoguer en gardant des gestes sensuels et féminins, en suivant le rythme de la Ghaita.
La nailia est une femme libre, elle est resté longtemps découverte pendant que les autres se sont voilées et cacher le visage. Elle danse au milieu des troupes masculines alors que dans de nombreuses régions algériennes les arts et la danse étaient réservés aux hommes. La femme nailie fascine car elle à sut à travers les siècles préserver sa culture, ses traditions a elle seule, elle est la réincarnation de l'espoir : une colombe algérienne.
Bassoum.