CONCLURE LA VENTE
Il faut maintenant conclure ! Si toutes les étapes précédentes ont été respectées, la conclusion de la vente doit intervenir
« naturellement », « en douceur » ; à ce stade de l'entretien, le commercial doit être conscient que, dans la plupart des cas, le
client souhaite également conclure la vente et devenir propriétaire du produit ou service qui lui a été proposé.
Première étape : une question fermée
Le commercial va démarrer cette phase en posant au client une question fermée sur un sujet qui a déjà été abordé et dont il
connaît par avance la réponse (de préférence positive !). Il ajoutera à sa question une indication de temps, montrant ainsi
clairement que l'on est entré dans la phase de conclusion.
Seconde étape : la réponse du client
Le client a très bien compris que ce type de question menait à la signature d'un bon de commande ! Le commercial devra donc
être extrêmement attentif à la réponse qui va être faite, tant en ce qui concerne les éléments verbaux (réponse positive
ou négative, ton employé, assurance ou hésitation dans la voix…) que non verbaux (calme, assurance, plaisir d'avoir trouvé « ce
qu'il cherchait » ou, au contraire, nervosité, regard fuyant, gêne…).
Première hypothèse : le client répond positivement
« Oui, ce serait parfait comme date de livraison », « Oui, on prend le bois massif », « Oui, enlevez les freins de tiroirs », « Oui,
j'installerai moi-même »…
Dans ce cas, le commercial va poursuivre par une phrase du type « Dans ce cas, je vous propose de nous installer au bureau pour
mettre tout ça par écrit », « Très bien, nous allons l'indiquer sur le bon de commande », « Parfait, nous allons mettre tout ça noir
sur blanc »… to ut en joignant le geste à la parole : il se déplace vers le bureau ou le lieu adéquat pour remplir le bon de
commande tout en incitant, par sa gestuelle, le client à le suivre.
Seconde hypothèse : le client formule une hésitation ou répond négativement
« Je ne sais pas… Je ne suis pas prêt… J'h ésite… Je voudrais réfléchir… Je repasserai… Ç a ne m'intéresse pas vraiment… »
Même en ayant respecté toutes les étapes précédentes du cycle de vente, tout commercial peut se trouver confronté à une
réponse de ce type.
Une règle d'or dans ce cas : écouter activement tout en gardant constamment à l'esprit les cinq qualités pour réussir l'étape
de conclusion (assertivité, souplesse, patience, confiance, distance).
« C'est-à-dire ?… Expliquez-moi… Qu'est ce qui vous préoccupe ?… » autant de questions ouvertes que le commercial devra
alors poser afin d'amener le client à préciser sa pensée et à formuler son objection de manière aussi précise que possible.
Il peut s'agir d'une objection déjà soulevée au cours de l'entretien et dont le traitement par le commercial n'a pas été jugé
totalement satisfaisant par le client, ou d'une objection nouvelle que le client n'avait pas encore formulée et qu'il avance au
dernier moment, juste avant de conclure.
Pourquoi ? Les raisons peuvent être multiples. Il peut s'agir d'une objection liée à un problème personnel ou un aspect de la vie
privée que le client n'avait pas osé évoquer jusqu'alors : dans l'exemple de la vente d'une cuisine équipée, un des deux membres
du couple peut ainsi être dans une situation professionnelle délicate – menace de licenciement par exemple – dont il n'a pas
informé son conjoint. Placé « au pied du mur » lorsqu'il s'agit de signer le bon de commande, il fait volte-face.
Dans les deux situations, le commercial va devoir traiter l'objection en revenant à l'étape précédente du cycle de vente. Dans
cette hypothèse, il n'hésitera pas à demander au préalable : « Nous avions déjà abordé ce point et je vous avais indiqué que…
Est-ce que cette réponse vous satisfait à 100 % ? », « Vous soulevez ce point que nous n'avions pas encore abordé. Y a-t-il
d'autres éléments qui peuvent influer sur votre décision d'achat ? », « Très bien. Si nous réglons cette question, pouvons-nous
considérer que vous serez alors prêt à passer commande ? » afin d'être certain que le client n'a pas d'autres objections cachées à
formuler.
Une technique alternative pour clôturer la vente
Face à un client qui hésite, « veut réfléchir », ne formule pas ouvertement d'objections tout en refusant de s'engager, une
technique alternative de clôture de la vente peut être utilisée : celle dite de l'échelle.
Dans ce cas, le commercial va demander à son client : « Permettez-moi de vous poser une question. Sur une échelle de 1 à 10
où 1 signifie que vous n'êtes pas du tout intéressé par notre offre et 10 que vous signez le bon de commande, où vous situez-vous
maintenant ? »
Le client va très probablement se situer entre 6 et 9. À moins de 5, cela signifierait qu'une étape essentielle de la vente a été
négligée, ou en tout cas un fort manque d'intérêt pour l'offre qui lui est faite.
Une fois que le client a annoncé un chiffre, le vendeur va alors lui répondre : « Très bien. Vous vous situez donc à X. Alors
indiquez-moi ce qui vous est nécessaire pour atteindre 10. Assurez-moi également que si nous trouvons ce moyen, vous vous
engagerez en signant un bon de commande. »
Cette méthode, très directe dans sa formulation, présente un double avantage :
l amener le client à formuler de manière précise ce qui l'empêche de concrétiser la vente, de signer le bon de commande. Ce besoin précisé, le commercial saura « à quoi s'en tenir » pour traiter l'objection ;
l amener le client à s'engager sur la conclusion de la vente. C'est donnant-donnant : si le commercial traite
convenablement l'objection que le client va formuler (il n'hésitera pas dans ce cas là à demander : « Ma réponse lève-t-elle
votre objection ? »), ce dernier s'engage alors à passer commande.
Et s'il est impossible de conclure ?
Dans certains cas, heureusement rares, le client peut se dérober totalement lors de cette étape, refusant non seulement de
conclure la vente mais également de formuler des objections, de répondre aux questions du commercial ou de donner une
quelconque indication complémentaire sur ses intentions.
Pourquoi un tel comportement ? Il y a de très fortes probabilités que, dès le départ, le client ait masqué ses véritables
intentions : il a volontairement induit le commercial en erreur et n'avait aucune intention réelle d'acheter. Les raisons d'une telle
attitude peuvent être multiples : manque de moyens financiers, désir d'être valorisé, intention de récolter des renseignements…
Que doit alors faire le commercial s'il est impossible de conclure ?
l En premier lieu, ne pas insister à l'excès pour demander au client de formuler des objections. Si celui-ci ne répond
pas à une question formulée deux fois de façon différente, inutile de la répéter une troisième fois !
l En second lieu, poser au client la question suivante : « À ce stade de notre entretien, que souhaitez-vous faire ? »
Ce sera alors au client de prendre l'initiative. Sa réponse peut être bien sûr du type « je réfléchis, je repasserai », et la
vente ne pas se conclure. Dans ce cas, le commercial devra s'interroger afin de savoir quelle étape du cycle de vente n'a
pas été correctement effectuée : par exemple, il ne sert à rien d'argumenter avec un client qui n'a pas clairement exprimé un besoin !
Ce qui caractérise le bon commercial, c'est le nombre de vente conclues, pas le volume de l'argumentaire qu'il produit !