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Fashion Week de Paris printemps/été 2026, édition qui compte: ce qu’il faut retenir

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Saint Laurent
Entre défilés spectaculaires, jeunes talents et messages engagés, la Fashion Week de Paris signe une édition qui marque l’histoire de la mode.

Clôturée le 7 octobre 2025, la Fashion Week parisienne a livré un message clair : l’allure se recentre sur l’usage, sans renoncer au désir. Entre débuts très attendus, retour d’un formel allégé et boho romantique en street style, voici l’essentiel à retenir pour capter l’esprit de la saison printemps-été 2026.




Pourquoi cette édition était capitale

Parce qu’elle a combiné un calendrier XXL et des passages de relais décisifs, cette édition a réorganisé la géographie créative de Paris. Entre débuts sous très haute surveillance et repositionnements de maisons historiques, la semaine a servi de baromètre à l’industrie tout entière. Les grandes scènes ont montré une volonté claire de clarifier leur signature tout en l’ouvrant, avec des scénographies lisibles, des tempos resserrés et des collections pensées pour circuler du catwalk aux vitrines. Ce renouvellement, perceptible dès les premiers jours, a imposé l’idée d’un cycle qui s’ouvre pour plusieurs acteurs majeurs, chacun ajustant sa grammaire afin de retrouver une tension entre héritage et désir.

Le second signal fort tient au recentrage sur la vie réelle. Après une année chahutée, l’allure s’est construite sur des bases pragmatiques: épaules affirmées, lignes nettes, proportions fluides, matières qui tiennent la route. Les podiums ont cultivé des transparences maîtrisées plutôt que l’excès, multipliant les effets de superpositions intelligentes et les doublures partielles. On a vu fleurir l’habillé portable, un formel léger qui s’autorise des chaussures solides, des sacs fonctionnels et des coupes capables d’accompagner la journée sans renoncer à l’élégance. Cette demande de réalisme n’a pas ôté la magie, elle a simplement réorienté l’investissement vers la coupe, le tomber, la tenue des tissus.

Enfin, la semaine a trouvé son équilibre dans un contraste fécond entre spectaculaire maîtrisé sur podium et romantisme texturé dans la rue. Autour de Chloé, le street style a ravivé un boho revisité: dentelles crèmes, mousselines souples, jupes à mouvement, ceintures fines qui sculptent la taille. Ce romantisme policé répondait aux silhouettes plus cadrées vues ailleurs, prouvant que Paris sait articuler deux pulsations complémentaires: l’image qui fait rêver et la garde-robe qui fait vivre. Résultat: une saison claire, désirable, immédiatement appropriable.



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De gauche à droite : Mc Queen - Hermès - Louis Vuitton - Saint Laurent


Les moments signature à retenir

Dior, chapitre 1 par Jonathan Anderson. Début très attendu, silhouette épurée mais nerveuse : épaules cadrées, taille soulignée (fines ceintures), accessoires pensés pour la vie réelle. Un reset visuel qui ouvre une ère plus incisive chez Dior. En savoir plus dans notre décryptage.

Balenciaga par Pierpaolo Piccioli. Début sous le signe de la coupe : références au mythique sack dress réinterprétées, volumes architecturés, retenue élégante plutôt que surenchère. Un virage d’ADN qui privilégie la construction au spectaculaire.

Saint Laurent d’Anthony Vaccarello. Glamour tendu et épaules puissantes, jardin à la française, front row XXL : un manifeste de féminité assumée qui continue d’imprimer la saison.

Miu Miu de Miuccia Prada. Ode au travail des femmes : vestiaire utilitaire (tabliers, vestes d’atelier), matières mêlées, esprit « workwear chic ». Un récit clair et immédiatement éditable.

Louis Vuitton de Nicolas Ghesquière. « Home dressing » sophistiqué au Louvre : douceur des volumes, mailles et tailleurs assouplis, accessoires désirables.

Hermès de Nadège Vanhée-Cybulski. Équestre affûté sur piste de sable : utilité, sensualité discrète, bottes omniprésentes, maroquinerie en vedette.

Alexander McQueen par Seán McGirr. Retour du bumster, tension érotique contrôlée, corseterie légère : une lecture affûtée de l’archive.

Chanel par Matthieu Blazy. Sous un ciel de planètes au Grand Palais, la maison a réactivé ses codes avec une coupe vive et un usage assumé : tweeds allégés, chemises allongées, tailles abaissées, accessoires à relief. Proposition plus mesurée que spectaculaire, elle mise sur la précision et la portabilité plutôt que l’effet waouh. En savoir plus dans notre décryptage.

À retenir. Paris a surtout confirmé trois lignes de force : épaules structurées, transparences maîtrisées, « dressy utilitaire » pensé pour le quotidien : une réponse pragmatique à une année chahutée.

Tendances et signaux forts

Cette saison parisienne a cristallisé une grammaire claire où l’usage rencontre le désir. Premier pilier, le dressy utilitaire s’impose par des vestes aux épaules structurées, des lignes nettes, une fonctionnalité élégante. L’archétype de la veste au carré se lit chez Saint Laurent, où l’architecture de l’épaule assoit l’allure sans l’alourdir, et renvoie à une féminité sûre d’elle, précise, prête pour la ville du matin au soir. Ce cadrage du haut redéfinit le port du pantalon fluide et des jupes fendues, avec une coupe qui fait tout le style.

Deuxième axe, les transparences maîtrisées privilégient la construction au spectaculaire. La robe sheer intelligente apparaît en couches lisibles, doublures partielles, organzas calibrés. Chez Dior, une dentelle aérée remplace la surcharge; chez Givenchy, la transparence se lit comme une force de ligne plutôt que comme un effet. Même logique d’affirmation sans exhibition dans des superpositions qui laissent la peau parler avec mesure.

Troisième mouvement, le boho revisité renoue avec un romantisme réglé : guipures claires, mousselines souples, volumes aériens, ceintures fines qui sculptent la taille. Autour de Chloé et du regard de Chemena Kamali, ce boho policé s’est imposé autant sur le podium qu’en street style, prouvant que la douceur peut rester incisive quand la coupe tient la note. C’est un retour aux sources de la maison, affûté pour l’édition, pensé pour la vie réelle.

Quatrième temps, une féminité sculptée affirme la taille marquée et des corsets légers qui cadrent la silhouette avec doigté. Le jeu des ceintures fines devient un outil de dessin plus qu’un accessoire, pendant qu’un retour des tailles basses s’observe avec davantage de maîtrise, notamment dans l’orbite McQueen. L’objectif: tension contenue, sensualité qui passe par la coupe, pas par la surcharge.

Enfin, deux signaux complètent le tableau. Les accessoires narratifs, sacs, bijoux, ceintures, ne sont plus des compléments mais des marqueurs d’époque, avec un écho immédiat côté acheteurs. Et l’équilibre entre artifice et sobriété s’illustre par un dialogue constant: pièces ponctuelles face à des bases sobres qui ancrent le vestiaire. Le luxe utilitaire chez Hermès donne la mesure, quand Loewe explore une réduction radicale qui rend la silhouette lisible, portable, désirable. Trois images synthétisent la saison: la veste au carré chez Saint Laurent, la robe sheer construite façon Dior, le boho policé vu chez Chloé.

Intérêt majeur: Paris réaffirme son leadership en articulant désir et usage. À court terme, les clientes trouveront des codes forts faciles à adopter. À moyen terme, les nouvelles directions artistiques, à commencer par Chanel, ouvrent un cycle qui pourrait redonner du souffle au marché sans tomber dans la surenchère.





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