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Octobre Rose en Algérie : se protéger, s’écouter, se faire confiance

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Capture d'écran de la campagne de sensibilisation nationale
Un mois pour briser les silences : Octobre Rose en Algérie invite à une prévention douce et décidée, du premier signe au premier rendez-vous.

En octobre, le ruban rose prend la parole. En Algérie, il rappelle une évidence trop souvent repoussée : notre santé mérite de passer en premier. Palpation, dépistage, écoute de son corps… Des gestes simples, essentiels, qui sauvent des vies.




Pourquoi Octobre Rose compte (encore) chez nous

Le cancer du sein demeure le premier cancer chez la femme. En Algérie, le diagnostic arrive encore trop souvent tard, faute d’information, de tabous persistants et de rendez-vous repoussés. Octobre Rose n’est pas un simple symbole : c’est un rendez-vous annuel avec soi-même, l’occasion d’ancrer des réflexes durables : repérer les changements, consulter tôt, parler sans peur.

Sachez-le : plus le dépistage est précoce, plus les traitements sont légers et les chances de guérison élevées.

Prendre rendez-vous, apprendre la palpation, noter un changement… Ce sont des preuves de bienveillance envers son corps. Se mettre en haut de sa to-do list n’est pas un luxe : c’est un droit.

Auto-palpation : le rituel simple, une fois par mois

Moment idéal : 3 à 5 jours après la fin des règles (ou un jour fixe chaque mois si vous n’avez plus de cycles).

  1. Regarder devant un miroir : épaules droites, bras le long du corps puis levés. Rechercher une asymétrie inhabituelle, une peau qui se plisse, une rougeur, une rétraction du mamelon.
  2. Palper sous la douche ou avec une noisette d’huile : trois doigts à plat, mouvements circulaires. Parcourir tout le sein en escargot ou en bandes verticales, du haut vers le bas, puis palper l’aisselle.
  3. Presser doucement le mamelon : vérifier l’absence d’écoulement anormal.

Si vous sentez quelque chose d’inhabituel (boule, zone dure, douleur persistante, écoulement, peau d’orange, rétraction), ne paniquez pas : la plupart des anomalies sont bénignes. Mais consultez sans tarder.

Dépistage : quand et comment s’organiser ?

  • À partir de 25 ans : examen clinique des seins (palpation réalisée par un·e professionnel·le de santé) tous les 1 à 3 ans.
  • À partir de 40 ans (ou avant si antécédents familiaux) : discuter avec votre médecin de la mammographie et du rythme adapté à votre profil.
  • À 50–74 ans : mammographie régulière selon l’avis médical, même sans symptôme.

Parlez de vos antécédents familiaux (mère, sœur, tante) : ils orientent la fréquence et l’âge de début du dépistage.

Briser les idées reçues

  • « Je n’ai pas mal, donc je n’ai rien » : faux. Un cancer du sein est souvent indolore au début.
  • « Je suis jeune, donc pas concernée » : la vigilance commence tôt. L’auto-surveillance est pour toutes.
  • « Je n’ai pas d’antécédents » : la majorité des cancers du sein surviennent sans antécédents familiaux connus.
  • « La mammographie fait trop mal » : l’inconfort est bref ; le bénéfice est décisif.

Concrètement : où s’informer et à qui parler ?

Votre premier point de contact reste votre médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme. Les services d’imagerie hospitaliers et privés réalisent les examens (échographie, mammographie) sur orientation médicale. Des associations de patientes et des unités d’oncologie organisent régulièrement des journées d’information et de dépistage : renseignez-vous auprès de votre établissement de santé ou de votre mairie.

Checklist Octobre Rose
  • Je choisis un jour fixe par mois pour mon auto-palpation.
  • Je prends rendez-vous pour un examen clinique si je n’en ai pas eu depuis un an.
  • Je note toute anomalie (date, côté, ressenti) pour mieux en parler.
  • Je partage l’info avec deux femmes de mon entourage.

Parler du corps, sans gêne

Les tabous n’ont jamais protégé personne. Parler du sein, de sa texture, de ses variations au fil du cycle, expliquer à nos filles comment se palper sans peur… c’est transmettre une culture de soin et d’autonomie. C’est aussi rappeler aux hommes de nos vies qu’ils ont un rôle d’alliés : encourager, accompagner, dédramatiser.

Se faire dépister n’enlève rien à notre féminité. Au contraire : c’est un acte de puissance intime.


Une mobilisation nationale tout au long d’octobre

En Algérie, le mois d’octobre s’accompagne cette année d’une véritable campagne nationale, portée par des acteurs publics, des associations et des personnalités influentes. Entre le 1er et le 31 octobre, toutes les femmes voyageant sur des vols nationaux Air Algérie peuvent bénéficier d’un dépistage gratuit dans les cliniques partenaires réparties à travers le pays.

Par ailleurs, selon l’Agence Presse Service (APS), une vaste campagne de sensibilisation a été lancée à Oran sous la supervision de la présidente de l’Observatoire national de la société civile, Ibtissam Hamlaoui. Organisée par le Croissant-Rouge algérien (CRA) en partenariat avec l’Entreprise publique de télévision (EPTV), cette opération marque le coup d’envoi d’un mois placé sous le signe de la prévention et de la solidarité.

Cette mobilisation s’accompagne également d’initiatives symboliques : Algérie Poste a émis un timbre postal spécial dédié à Octobre Rose, tandis qu’une campagne digitale bat son plein sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnalités algériennes, parmi lesquelles Souhila Mallem, Zahra Harkat ou encore Lila Borsali, utilisent leur voix pour relayer les messages de dépistage et encourager les femmes à prendre soin d’elles. Une dynamique collective forte, qui montre que la lutte contre le cancer du sein concerne toute la société.

Cette année, la mobilisation locale s’affirme : visuels soignés, messages clairs, appels à la palpation et au dépistage. Ce langage sensible et direct fonctionne — parce qu’il remet les femmes au centre, dans leur diversité, avec un même message : « écoute-toi et agis ». À nous toutes de relayer, commenter, partager, d’en parler à nos mères, sœurs, amies, collègues.

Octobre Rose n’est pas un mois marketing. C’est un rappel tendre et ferme : notre santé est notre priorité. Offrons-nous ce rendez-vous régulier avec nous-mêmes. Aujourd’hui, pas demain.


Note importante : cet article a une vocation d’information générale et ne remplace pas un avis médical. En cas de symptôme ou de doute, consultez rapidement un·e professionnel·le de santé.





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