Avec grâce et rigueur, Meriem Beldi prête sa voix à l’une des plus nobles expressions du patrimoine arabo-andalou : la nouba H’cine. Cette jeune interprète, formée au sein de l’illustre association El Djazaïria El Mossilia et actuelle membre de l’association Andaloussia, fait aujourd’hui rayonner cette suite musicale ancestrale dans un enregistrement d’une rare finesse.
Le CD, récemment édité par Belda Diffusion et enregistré dans les studios d’Abed Zerrouki, propose près de cinquante minutes d’une immersion musicale guidée par la voix pure et expressive de l’artiste. Sous la direction du maître Nacereddine Benmrabet, chef d’orchestre de l’association El Djazaïria El Mossilia, Meriem Beldi revisite avec élégance les différentes pièces de cette nouba d’exception.
Elle est entourée d’un ensemble instrumental de qualité : Benslam Sid-Ahmed au violon, Boudouan Youcef à la mandoline, Guerni Halim au nay, Chikhi Abdelkrim au luth, Bendiba Mohamed au rbeb, Lamri Lkhdar au tar et Igerbouchene Abdelhalim à la derbouka. Une chorale mixte formée par Benmrabet Sabiha et Tarek Hamouche vient enrichir l’interprétation de nuances vocales complémentaires, à la fois féminines et masculines.
Le neklab en mode djarkah, "Menbi makhdhoubati...", donne le ton d’allégresse à cette suite, en prélude à une montée en intensité parfaitement maîtrisée. Suivent un mcedder H’cine, "Rakib bouka el mouzni...", un btaihi, "Ya achikine bou’dou el habib...", puis un istikhbar vocal, "Ya mouhrika bi ennar...", où la voix de Meriem déploie toutes ses inflexions.
En seconde partie, elle enchaîne avec un derdj H’cine, "Koula yawm bachayer...", pièce maîtresse par sa fluidité mélodique et sa richesse expressive. Deux nesrafate s’en suivent : "Efnani dhal houb...", inspiré d’un nesraf btayhi, et "Hal dara dhabiou el himma...". Pour clôturer cette nouba en apothéose, trois khlassate sont déclinées : deux en mode raml el maya, "Rabi ya moudjib..." et "Ouay ya achia...", puis un dernier, "Itaki ellah...". Le final, magistral, est signé par la célèbre kadria "Chhar el awachir...".
Ce nouvel opus s’inscrit dans la continuité d’un premier CD que Meriem Beldi avait déjà publié en juin dernier, également chez Belda Diffusion. Elle y explorait alors les trésors du répertoire andalou et hawzi, en livrant des pièces mémorables telles que le neklab zidane "Ya racha el fettane..." et "Ya bahi el djamel..." dans le mode malouf, sans oublier des qçaydes hawzi incontournables comme "Mal hbibi malou...", du poète tlemcénien Mohamed Ben M’sayeb.
Avec une justesse vocale remarquable et une sensibilité rare, Meriem Beldi s’impose aujourd’hui comme l’une des grandes voix de la scène andalouse contemporaine. Son travail, entre respect des formes classiques et engagement dans une transmission vivante, contribue à faire rayonner une tradition musicale parmi les plus raffinées du patrimoine algérien.
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