
Havouva · 13 août 2012 à 02:14
Dés les premiers pas dans ce jardin magnifique, j'ai été accueillie par des senteurs enivrantes de basilic et de menthe, troublée juste un instant, j'ai continué ma route car ce jardin a besoin d'être arrosé avant la tombée du jour.
Le parterre de menthe est la première chose à laquelle je pense, avec les pots de basilic, mon Dieu quelle fraîcheur se dégage de ses plantes à peine touchés par l'eau.
Il faut penser à la vigne maintenant, ces grappes m'ont l'air presque mûres, d'ici une semaine ou deux, on pourra les savourer si leur Créateur le permet, tiens! de la sauge au pied de la vigne, maman sera contente!
Il ne faut pas négliger le reste, je n'oublie rien: les arbres fruitiers, les légumes, les plantes, les fleurs, surtout ce sacré géranium qui jalouse sans cesse le rosier à côté!
Tout est arrosé à présent, tout a pris l'eau, je suis satisfaite, je m'en vais cueillir de la menthe pour mon thé du soir, je reviens au tuyau d'arrosage, mon bouquet à la main pour le rincer.
L'eau est presque glacée au contact de mes mains, je secoue mon bouquet de menthe et des perles parfumées m'assaillent au visage que j'accueille avec plaisir.
Voilà la première tomate qui commence à rougir et le céleri devient de plus en plus grand, des fraise à côté des épinards? A coup sûr, c'est maman qui les a planté là.
Mon bouquet de menthe toujours à la main, le son de l'eau m'attire, je regarde couler cette substance précieuse, cette eau si pure si fraîche, pourquoi suis-je émue soudain? pourquoi ces larmes? Je préfére m'asseoir un moment sous ce magnifique prunier, quelques instants, juste pour me reprendre mais je reste figée dans mon émotion, incapable de savoir ce qui m'arrive.
Cette eau si pure si fraîche, où étais-je pendant tout ce temps? Qu'ai-je fais de tout ce temps? Un oiseau perché sur une branche tombante semblait me narguer l'air de dire :" Ainsi se retrouvent ceux qui ne trouvent leur place nul part; la terre n'a pas assez de gravité pour les retenir et pour le ciel, il faut avoir des ailes déployées en permanence, et c'est ainsi qu'ils se retrouvent en train de flotter entre la terre et le ciel."
Je reléve ma tête, des larmes coulent sur mon bouquet de menthe, et je demande à l'oiseau :" Et où se trouve ma place?", l'oiseau secoua ses ailes et me répondit :" Tu ne trouveras ta place nul part tant que tu n'auras pas fini de faire le tour de ce jardin."
Et sur ses paroles, il s'envola, me laissant avec mon bouquet de menthe et cette eau si pure.