
Bassoum · 4 mars 2012 à 21:28
Mssel khir ya bnat el Djazaier,
Aujourd'hui je vous emmène faire une petite visite dans une partie de nos patrimoine : les maisons algéroises et mauresques, les Douirattes.
Autrefois les maisons algéroises étaient des demeures traditionnelles. Des maisons authentiques qui existent encore comme dans notre glorieuse Casbah.
A Alger il existe de nombreux palais avec cette architecture mauresque. Certains sont devenus des résidences, d'autres sont devenus des administrations ou des Hôtels, et certains ont été transformés en musées que vous pouvez visiter si vous séjournez dans la capitale.
Lorsque l'on arpente les ruelles de la casbah, on remarque que les maisons ont toujours de grandes portes en bois soulignées d'une marche ou deux. Autrefois ces portes n'étaient pas verrouillées elles permettaient un libre accès, car les voisins se faisaient confiance et plusieurs familles résidaient dans la même demeure.
En rentrant dans la maison, vous arrivez dans un petit hall d'entrée appelé driba, c'est le lieu qui permet aux visiteurs de s'annoncer, avant d'accéder à un long couloir d'entrée que l'ont appelle el Skiffa.
La Skiffa est un espace qui permettait de séparer l'entrée du reste de la maison. Les visiteurs peuvent y patienter ou attendre avant d'entrer dans la maison, souvent pour le respect de la Horma, de l'intimité des gens de la maison.
Une fois ces deux espaces franchis, vous voilà dans le centre de la maison algéroise: West e'dar
West e'dar c'est le patio. Le centre de la demeure, mais aussi le centre de toutes les attentions. C'est une cour intérieure très éclairée, ou il fait bon, et surtout aérée. C'est un espace de vie puisque c'est le point de rencontre des femmes de la maison. Elles peuvent y faire leurs activités du quotidien ou siroter un thé ou café.
Cette cour est entourée de piliers, de colonnes sculptées. Parfois on peut trouver une fontaine au centre du patio. Les chambres entourent ce patio. Elles sont identiques, il y a aussi la cuisine, le garde manger et la salle à manger (pour les plus grandes maisons).
Dans les coins du patio, vous trouvez des escaliers assez cachés et étroits qui permettent d'accéder à l'étage. Sur cet étage, on trouve d'autres pièces, le balcon intérieur donne sur le patio.
Dans toutes les pièces on trouve des niches. A quoi servaient ces niches ? Eh bien tout était pensé. Elles servaient à stocker des provisions, de la literie, parfois elles avaient des portes, servant ainsi de placards.
Parfois elles étaient ouvertes, et permettaient d'y mettre des décors, ou pouvaient servir tout simplement de bancs pour s'assoir.
Les femmes d'autres fois appréciaient mettre des rideaux pour séparer les chambres du reste de la maison. Le rideau permet de garder une intimité, laisse passer la lumière et la fraicheur. D'où le nom ssitar en arabe (qui permet la ssotra).
Tout en haut de la maison, vous voila dans le domaine réservé aux femmes : [color=#8B0000] la terrasse. El sstah. La terrasse un endroit ou les femmes peuvent se rencontrées, discuter entres les maisons, car les terrasses sont collées. Elles peuvent y étendre leur linge, laisser les graines sécher ou tout simplement prendre l'air. Elles peuvent voir sans être vues. Les terrasses avaient une vue sur la mer, et rarement sur la rue.
Lorsqu'on y ait, on à l'impression que la mer nous ouvre ses portes, que la casbah se jette dans cette mer, et se confond avec elle. Un réel moment d'évasion et de sérénité car vous avez beau être dans le cœur d'Alger, le calme règne et aucun bruit ne perturbe votre admiration.
[color=#8B0000] Si on pouvait remonter le temps, et se retrouver dans ces sublimes maisons ou chaque détail est pensé. Si vous deviez vous promenez vétue de votre kouiyet dans ces splendides demeures.. quel aurait été votre souhait, votre lieux préféré ?
Si vous deviez choisir une activité des algéroises de l'époque, et vous poser dans un des lieux de cette douira, qu'auriez vous aimer faire ? Tricoter ou coudre, cuisiner ou vous prélasser, siroter et discuter ou cuisiner et préparer des plats bien de chez nous ? A vous de me raconter vos histoires dans les douirattes.