et "Fleur en poudre", deux univers très différents mais également raffinés, mariant matières précieuses et coupes élégantes. Sans renier sa modernité, elle n'hésite pas à glisser quelques clins d'œil à la mode traditionnelle algérienne, comme un badroune revisité. Elle s'exprime ici, pour la première fois, sur notre magazine.

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© Black Carbon collection

Qui est Sarra Bouchenafa ?

Je suis née le 13 août 1988 à Alger. Mon père est originaire de Rabat au Maroc, et ma mère d’Oran, bien qu’elle soit née à Alger. Je suis diplômée d’un Bachelor en Business Administration (PGSM-HIMI) et d’un diplôme en stylisme de l’IMA - Istanbul Moda Akademi.

Vos débuts dans la mode ?

Après plusieurs années dans l’ingénierie et le textile en tant que brand manager d’une marque canadienne de lingerie en Algérie, je n’ai jamais cessé de dessiner, de créer. Ma passion remonte à l’enfance, influencée par une mère couturière à ses heures perdues. Le déclic s’est produit après mon mariage, grâce au soutien de mon époux qui m’a encouragée à concrétiser mes esquisses. C’est à ce moment-là que j’ai acheté ma première machine à coudre.

Comment définiriez-vous votre style ?

Je fais du prêt-à-porter de luxe. J’utilise des matières nobles : soie, perles de culture, cristaux… Mes inspirations sont émotionnelles, je crée en fonction de ce que je ressens, tout en répondant aux attentes de mes clientes, souvent très réceptives.

Parlez-nous de vos collections présentées aux Journées de la Mode 2015

J’ai eu l’honneur d’ouvrir cette 6e édition, étant la seule créatrice algérienne. Mes collections ont défilé à Annaba, Constantine, Alger, Oran et Tlemcen.

"Black Carbon" (20 pièces) propose une réinterprétation des intemporels dans une palette noire, argentée et grise, avec deux créations roses dédiées à la lutte contre le cancer du sein. Les matières incluent soie, brocart d’argent, et harrar de la Casbah, rarement utilisé dans le prêt-à-porter.

"Fleur en poudre" (35 pièces) est une ode au romantisme, pensée en deux volets : jour et nuit. J’y ai utilisé de la popeline liberty, des cristaux Swarovski soigneusement sélectionnés et une dominante rose poudré.

Pourquoi ce nom : "Fleur en poudre" ?

Il symbolise le contraste entre la douceur florale et la féminité poudrée. La "fleur" pour la version jour, et la "poudre" pour l’univers plus sophistiqué de la nuit.

La femme selon Sarra ?

Douce, élégante, mais surtout forte et assurée. Je bannis l’arrogance. Pour moi, une femme est un refuge, un pilier, une source de vie. Mes créations veulent sublimer cette vision sans jamais la travestir.

Vos muses ?

Mon état d’âme, mon environnement… Pour cette collection, mon récent mariage a joué un rôle. J’admire Karl Lagerfeld, la marque Chloé, Cengiz Abazo?lu, Misha Nonoo… Cette dernière, comme moi, a une double formation (ingénieure commerciale) et s’est reconvertie tard dans la mode.

Un mot sur la mode en Algérie ?

La mode algérienne émerge à peine. Trop de créateurs restent focalisés sur le traditionnel pur ou revisité. Or, la mode, c’est aussi innover, créer du neuf. Le marché est vierge, les textiles souvent importés et de qualité moyenne. Mais les femmes algériennes sont exigeantes, elles cherchent l’originalité. Elles finiront par s’habiller chez des créateurs algériens modernes. Je fais partie de ceux qui croient au #consommonsalgérien.

Vos projets ?

Intégrer mes collections dans des boutiques de luxe à Alger, Oran et Constantine. Et partager chaque étape de mon parcours avec transparence.

Un mot pour nos lectrices ?

Merci à Dziriya Magazine pour votre travail inspirant. À travers ma marque Sarra Bouchenafa, je veux offrir aux femmes algériennes une élégance raffinée, des finitions soignées, et des tissus nobles. Parce qu’elles méritent ce qu’il y a de meilleur.




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