Interview réalisé par Amal Berrahma
Découverte d’une véritable pépite dans le paysage de la mode algérienne ! Un jeune homme talentueux et ambitieux, bien décidé à bouleverser les codes de la mode en Algérie. Med Derradj incarne cette nouvelle génération de créateurs qui ne veut plus entendre parler de bricolage. Nous l’avons rencontré.
Je suis un jeune créateur de mode oranais. La mode a toujours représenté l’un de mes principaux centres d’intérêt tout au long de ma vie. J’ai commencé en 1999 dans l’atelier de mon père, qui m’a beaucoup soutenu et encouragé dès le début. Lui aussi était couturier et travaillait dans la production textile.
J’ai décidé de poursuivre mes études et de me perfectionner en stylisme-modélisme. Pour cela, je suis parti en France, et plus exactement à Paris, la capitale de la mode. J’ai passé un concours d’entrée à l’École supérieure ESMOD, où j’ai pu suivre des cours de stylisme-modélisme. J’ai ensuite intégré l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne, puis l’Académie internationale de coupe de Paris. C’est lors de cette dernière formation que j’ai réellement appris les notions de base du véritable tailleur parisien.
J’ai commencé en beauté avec un stage chez le grand Jean Paul Gaultier. Ce fut un choc pour moi ! C’est toujours la fête chez lui. Il est exactement comme on le voit à la télévision : cool, toujours souriant, simple et très sympathique.
J’ai ensuite entamé ma vie professionnelle avec des missions en intérim et freelance chez Gustavo Lins, Yiqing Yin, Balenciaga, et j’ai assisté à la collection printemps-été 2014 auprès du chef d’atelier Christophe Arnaudin chez Alexandre Vauthier. J’ai travaillé et rencontré de nombreuses personnes dans le secteur. Cela a enrichi mon expérience, élargi mon réseau et contribuera, je l’espère, à une meilleure performance dans ma carrière.
Malheureusement, l’Algérie est un pays où n’importe qui peut devenir styliste, mannequin, photographe ou journaliste du jour au lendemain.
Contrairement à beaucoup de stylistes – ou pseudo-stylistes – en Algérie, j’ai pris le temps (près de 15 ans) de faire des études supérieures, des stages et des recherches. Je vois aujourd’hui des “stylistes” qui ont commencé depuis 5 ou 6 ans, mais qui n’ont créé qu’une seule mini-collection de quelques pièces, qu’on ne peut pas qualifier de “couture”. Leur objectif semble être simplement d’impressionner ou de flatter leur ego.
À mon avis, il est nécessaire de se forger une solide expérience professionnelle avant de penser à créer sa marque. Il ne faut surtout pas se précipiter ni brûler les étapes, car cela peut se retourner contre soi. Et il est essentiel de se constituer un bon réseau pour se faire connaître et accéder aux bonnes opportunités.
Pour répondre à votre seconde question, j’ai choisi de travailler en Algérie pour plusieurs raisons : mon atelier, mon studio, ma famille – surtout à Oran. Un précieux conseil d’un ami, Jad Hobeika (le fils du créateur libanais Georges Hobeika), m’a également incité à ouvrir ma maison à Oran. Il me disait : « Pour nous, les Libanais, Paris n’est qu’un passage. L’avenir, c’est Beyrouth ! »
Il y a beaucoup de personnes que j’admire et que je respecte. J’ai rencontré plusieurs stylistes qui m’ont inspiré : des noms célèbres, mais aussi certains de mes camarades qui constituent pour moi de véritables références. Je pense que chacun a une histoire à raconter, et que beaucoup expriment cette histoire à travers leur travail.
Le photographe qui a réalisé le shooting est Mizo. Les modèles sont Mouna et Amel.
Pour cette collection, je me suis inspiré de la femme maghrébine et amazighe en général, ainsi que d’artistes divers. J’y ai intégré l’esprit de proverbes arabes et orientaux, puissants et porteurs de sens. Je voulais représenter une femme majestueuse, dans la guerre de la société contemporaine, une femme incarnant la mondialisation du luxe et de la mode. Elle porte différentes tenues selon les occasions.
La femme que je souhaite représenter est une femme de succès, une femme qui sait où elle se situe dans la vie et qui n’a pas peur de l’affirmer. Des vêtements qu’elle peut porter pour aller travailler, mais aussi pour un grand événement. Pour elle, la vie est une célébration de multiples occasions. Elle parle à travers sa force, et les autres l’admirent. Elle le sait.
En 2016, je voulais avant tout poser les fondations de ma marque et continuer à avancer tranquillement en créant de belles collections, capables de bouleverser la mode algérienne – et, par extension, maghrébine. Il faut avoir des bases solides si l’on veut grandir correctement.
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