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DE DZIRIYA À DZIRIELLE : LES ARCHIVES

Page Facebook HD - Bent Lhadjala : Choc ou électrochoc ?

La page HD - Bent Lhadjala, active depuis quelques semaines, a pour but unique de répertorier — ou plutôt de cataloguer — des Algériennes, en exposant leur intimité, parfois banale, parfois dérangeante.


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En quelques jours seulement, l’administrateur de la page a réussi à collecter une cinquantaine de profils. Et malgré les nombreux signalements et les menaces de la part d’internautes, qu’ils soient victimes ou révoltés, la page reste active. Mais comment interpréter un tel phénomène ?

Au-delà de l’illégalité de cette pratique — car rappelons-le, la protection des citoyens contre les dérives du numérique reste floue en droit algérien — n’est-il pas temps de se poser les bonnes questions ?

Facebook : miroir d’un voyeurisme quotidien ?

Facebook permet de rester en contact avec ses proches, mais aussi, de manière plus insidieuse, d’assouvir un voyeurisme ordinaire. La perversion peut être définie comme la force d’une pulsion et son besoin irrésistible d’être satisfaite. Or, plus on la nourrit, plus elle s’intensifie. C’est exactement ce que facilite Facebook.

Le succès de ce réseau repose sur une logique d’exposition : l’utilisateur dévoile des fragments de sa vie via des photos, des statuts, des commentaires... Tout est public, tout est visible. La vie privée devient une scène ouverte, commentée, partagée, scrutée.

La société algérienne : entre frustration et soif de liberté

Comment expliquer cette fascination grandissante pour l’intimité d’autrui dans une société longtemps marquée par la pudeur ? Peut-être parce que la société algérienne est en transition. Entre manque de repères et soif de liberté, les limites se brouillent.

Selon certaines études, les sites les plus visités par les internautes algériens incluent les sites pornographiques. Une part d’entre eux ne se satisfait plus des contenus classiques : ils cherchent autre chose, une autre forme d’excitation, plus proche, plus réelle — celle de femmes ordinaires exposées dans leur quotidien.

La plupart des photos partagées sur cette page ne montrent rien de particulièrement choquant : des femmes à la plage, entre amies, en tenue légère... Et pourtant, ce sont ces clichés du quotidien qui provoquent l’indignation. Car ce même quotidien, nos grand-mères le préservaient avec pudeur. Aujourd’hui, certaines jeunes femmes participent — souvent malgré elles — à leur propre exposition.

Un électrochoc nécessaire ?

Pourquoi tant de jeunes femmes publient-elles des photos aussi personnelles ? Ont-elles conscience que Facebook est devenu un immense théâtre de voyeurisme, où tout peut être détourné, sorti de son contexte ?

La question se pose : cette page n’est-elle pas, en réalité, un électrochoc collectif ? Une alerte brutale sur l’évolution de nos usages numériques et de notre rapport à l’image de soi ?

Malgré les appels à la suppression de la page et les messages d’alerte, HD - Bent Lhadjala continue de publier. À l’heure où nous bouclons cet article, une nouvelle photo vient d’être postée... La réflexion, elle, ne fait que commencer.

Vos avis sont les bienvenus, chères Dziriyatnautes.















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