#MuslimahPride : la fierté d’être musulmane face aux Femen

L’idée des #MuslimahPride est simple et puissante : si les Femen revendiquent leur liberté en se dénudant, les femmes musulmanes revendiquent la leur en affirmant leur choix de se couvrir — ou non. Le cœur du message : être acceptées dans leur individualité, sans stéréotypes ni injonctions extérieures.

Sur Facebook, les initiatrices du mouvement expliquent :

« Postez des photos de vous, que vous portiez le hijab, le niqab ou aucun des deux [...] C’est l’occasion pour les femmes musulmanes de prendre la parole et de montrer que nous pouvons aussi exprimer notre voix. C’est aussi un moyen de démontrer que nous sommes bien différentes de l’image que l’Occident véhicule à notre sujet. Nous refusons d’être perçues comme une masse homogène, sans voix ni volonté propre. »

En clair, les #MuslimahPride choisissent de se voiler comme un acte de liberté, tout comme les Femen choisissent de se dévoiler.

Une réponse au “Jihad seins nus”

À l’origine de cette réaction : une journée d’action baptisée par les Femen “Jihad seins nus”, organisée en soutien à Amina Tyler, jeune militante tunisienne ayant posé seins nus sur internet, déclenchant la colère de nombreux conservateurs dans le monde musulman.

Lors de cette journée, des militantes Femen ont manifesté devant une mosquée, torse nu, avec des slogans peints sur leur poitrine tels que :

• Fuck your morals — J’emmerde ta morale
• Women against Islamists — Les femmes contre les islamistes
• No charia — Non à la charia

Des messages perçus comme violents, provocateurs et stigmatisants par de nombreuses femmes musulmanes, qui ne se reconnaissent ni dans les islamistes, ni dans l’image que ces slogans véhiculent d’elles.

Une parole qu’on ne leur enlèvera plus

Les partisanes du mouvement #MuslimahPride refusent de voir leur parole confisquée. Elles revendiquent le droit de parler en leur nom propre, et surtout le droit d’être libres de choisir ce qu’elles veulent porter, croire ou exprimer.

Et vous, que pensez-vous de ce mouvement ? Est-ce une affirmation de la liberté de la femme musulmane ou, au contraire, une réponse qui donne du crédit aux Femen ? Le débat est ouvert.