Caftans brodés, robes fluides, serouals revisités et karakous flamboyants ont pris vie sur une scène un peu étroite, certes, mais largement transcendée par le talent de la styliste et la présence lumineuse des mannequins. Les silhouettes, dans leur gestuelle précise et leur port altier, semblaient incarner l’âme des femmes algériennes à travers les siècles : fières, dignes, racées.
Chaque pièce racontait une histoire. Le passé et le présent de l'accoutrement féminin algérois se répondaient avec subtilité dans un jeu de matières nobles et de contrastes chromatiques savamment étudiés. On y retrouvait les codes du costume traditionnel, broderies fines, coupes héritées des anciens artisans, associés à des audaces modernes qui ouvraient une passerelle vers la création contemporaine.
Mona Abdelatif, dont le parcours force le respect, incarne cette nouvelle génération de stylistes qui refusent de choisir entre enracinement et innovation. Son travail minutieux, sa recherche constante de cohérence historique et esthétique, son respect pour le geste artisanal comme pour l’œil du spectateur, en font une ambassadrice idéale du style algérien dans ce qu’il a de plus noble.
Au-delà de l’exploit artistique, la créatrice envoie un message fort : la culture algérienne, lorsqu’elle est portée avec exigence et audace, peut briller sur toutes les scènes du monde. Elle mérite, à ce titre, un soutien institutionnel à la hauteur de son engagement. Car faire revivre les habits d’antan, ce n’est pas un simple exercice de style, c’est une manière de raconter l’Algérie autrement, de redonner voix à ses coutumes, et d’écrire au présent les chapitres oubliés de son élégance plurielle.
À la lumière des applaudissements nourris et de l’enthousiasme unanime du public, une chose est sûre : la sortie de Mona Abdelatif n’était pas seulement réussie, elle était historique.
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