Cette affaire aurait pu passer inaper?ue si Ines Aktouf, une modeuse alg?rienne, n?avait pas interpell? le styliste sur Instagram en lui sugg?rant de mentionner la source de son inspiration. Le community manager de la marque r?pond alors que Monsieur Vauthier s?est inspir? du costume des acad?miciens fran?ais et de la culture orientale qu?il "affectionne particuli?rement".
Et badaboum !
Il n?en fallait pas plus pour faire exploser la toile alg?rienne. De nombreux internautes ont r?agi avec virulence, d?non?ant un manque de reconnaissance du patrimoine alg?rien. M?me Sofiane Feghouli, footballeur international, a comment? le post avec le hashtag #algerianstyle.
Le styliste s?est largement inspir?, pour ne pas dire plagi?, le karakou sans en citer l?origine. Pire encore, il semble ignorer que cette tenue embl?matique provient d?Alg?rie. ? l?heure o? cet article est r?dig?, la publication pol?mique cumule plus de 18 600 commentaires.
Ce n?est pas la premi?re fois que des cr?ateurs sont accus?s d?appropriation culturelle. Marc Jacobs ou Stella McCartney ont eux aussi ?t? critiqu?s pour leur manque de transparence quant ? leurs sources d?inspiration.
L?appropriation culturelle d?signe le fait de s?approprier un ?l?ment symbolique, vestimentaire ou culturel d?un groupe minoritaire sans en reconna?tre l?origine, dans un but souvent commercial. Si le m?lange des cultures peut ?tre cr?atif, l?appropriation devient probl?matique lorsqu?il s?agit d?un d?calage de pouvoir entre celui qui emprunte et celui qui est copi?.
Dans le cas du karakou, cela pose d?autant plus question que cette veste a ?t? maintes fois copi?e sans jamais ?tre explicitement nomm?e. L?Alg?rie poss?de un patrimoine vestimentaire immense, mais encore mal valoris? ? l??chelle mondiale.
La confusion vient aussi du fait que certains stylistes ignorent que le karakou est une pi?ce alg?rienne, souvent confondue avec des vestes orientales g?n?riques. Pourtant, sa structure, ses mati?res, son velours brod? au fil d?or, les techniques de mejboud ou de fetla, sont propres ? la tradition artisanale alg?rienne.
Ce silence autour de son origine interroge. Il rappelle que d?autres maisons comme Yves Saint Laurent, Lacroix ou Schiaparelli ont longtemps puis? dans le patrimoine maghr?bin sans citer leurs sources. La maison Lesage, c?l?bre pour ses broderies de luxe, utilise d?ailleurs des techniques similaires ? celles des petites mains alg?riennes? souvent sous-pay?es.
Alors, s?agit-il d?une simple inspiration ou d?un v?ritable cas de pillage culturel ? Peut-on consid?rer la culture comme une propri?t? priv?e ? Est-il possible d?assimiler toute veste brod?e ? un karakou sans justification ?
Votre avis nous int?resse. Cette affaire soul?ve une question importante : comment prot?ger le patrimoine vestimentaire alg?rien ? l?heure o? la mode mondiale cherche sans cesse de nouvelles influences sans toujours leur rendre hommage ?
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