
Bassoum · 24 mars 2011 à 17:18
Asslametkoum,
Nous avons toutes vu, apperçut ou connut une tradition algérienne : celle du Haiyek et l'aajar. Pour ma part j'ai vu ma grand mère allah yerhamha le porter et aujourd'hui encore une de mes tantes ne peut sortir sans et je ne peux m'empecher à chaque fois de la fixer d'admiration lorsqu'elle porte le hayek pour sortir. C'est rare de nos jours et je sais que les générations futures n'aurront pas cette chance.
Le Haiyek est ce tissu blanc qu'enroulaient les femmes d'antan autour de leur corps lorsqu'elles sortaient en l'attachant à la taille et en le tenant avec les mains. Et souvent, elles le faisaient passer sur le visage de manière à le cacher et ne laisser paraitre que les yeux, voire une minuscule ouverture vers un oeil.
L'aajar c'est la voilette qui se pose sur le visage de manière a en cacher une partie et s'attache derrière la tete.
Avec l'indépendance cette tradition a commencer a s'éteindre dans les villes algériennes petit à petit. Il est rester le symbole d'une lutte, d'un combat et d'une révolution, celle de l'Algérie libre. Le hidjab, djilbab et burka qui sont arriver dans nos paysages ne sont pas de chez nous, ils viennent d'orient et extrème orient. La femme algérienne portaient avant la Mlaya ou le Haiyek. A constantine il est noir signe de deuil d'un bey de Constantine décédé il y a longtemps, à Alger, Tlemcen et Oran par exemple il est blanc, couleur de la pureté.
Il était un symbole de rang social, les bourgeoises le portaient en tissu chers, il protège du soleil, la couleur blanche évite d'avoir chaud, et protège du regard faisant de lui un symbole de pudeur et de discrétion (soutra) mais il est en même temps un objet de séduction, jamais la femme n'a autant été désirée et adorée qu'en ces temps ou elle était de haiyek voilée. Telles des colombes elles arpentaient les ruelles de la Casbah d'Alger, de la nouvelle ville d'Oran et des boulevard de Tlemcen.
Cette nostalgie de la voilette et du haiyek est bien présente, de nombreux jeunes disent meme qu'ils trouvaient la femme plus élégante, plus coquette a cette époque que de nos jours toute en pudeur et sans excès. On retrouve meme de jeunes filles qui choisissent le hayek au dessus de la robe blanche pour sortir de la maison en hommage a cette époque et a une tenue léguée par leurs Mamies. Je finirais avec cette citation de Mme Boursas qui a fait une exposition sur les voilette au musée du Bardot :
"Avant que ne disparaisse à jamais le port de cette voilette, accessoire indispensable à une Algérienne voilée et qui, jusqu'aux années soixante, signait son élégance d'un sceau magistral, j'ai tenu à remémorer cette image par cette exposition. Je n'ai voulu évoquer ici que l'aspect pittoresque du `ajar, car nulle part ailleurs qu'à Alger il ne fut porté avec autant de coquetterie, de raffinement et d'originalité"