
mimiloudz · 24 juin 2012 à 13:59
Si l'enfantement est souvent perçu comme un moment magique jalonné par de petits tracas, certaines femmes le vivent plutôt comme un moment difficile ! La grossesse est parfois vécue comme une pathologie. 20% des grossesses n'arrivent pas à terme, un chiffre aussi surprenant que méconnu. Après une expérience délicate qui se conclut parfois par une fausse couche, il est fréquent d'observer des périodes de dépression plus ou moins aigues. Une fausse couche a souvent des conséquences sur l'état psychologique des parents ou tout du moins sur leur moral. Il est parfois difficile de retrouver confiance en soi…de retrouver l'espoir, celui d'avoir un enfant.
L'impact psychologique d'une fausse couche
Confrontés à un tel événement, les parents y font face avec plus ou moins de courage, plus ou moins de force de caractère. Pas toujours évident d'aller de l'avant après une fausse couche ! Difficile de surpasser la douleur morale. Chacun réagit avec sa sensibilité. Mais un avortement spontané peut parfois être un véritable traumatisme qui peut déboucher sur une dépression dont la durée varie selon chaque personne et selon chaque cas. Le bouleversement hormonal engendré par l'interruption de grossesse n'aide en rien au « retour à la normal ». Renforcée par ce tumulte hormonal, la dépression peut alors prendre des ampleurs alarmantes.
L'avancement de la grossesse lors de l'interruption, l'état émotionnel exacerbé par le bouleversement hormonal, la culpabilité que peuvent ressentir les parents mais également les croyances religieuses sont autant de facteurs qui peuvent jouer sur le moral des parents.
Certains ont besoin d'être accompagnés, de se sentir soutenus, de parler de cette expérience difficile, de verbaliser simplement ce qu'ils ont vécu. Des fausses couches à répétition peuvent même porter atteinte au couple et entraver un avenir perçu alors comme difficile. Quel futur se profile donc ?
On cherche des raisons, parfois des fautifs alors que les causes d'une fausse couche ont souvent comme origine une malformation chromosomique qui n'est rien d'autre que le fruit du hasard.
Une oreille attentive pour un avenir plus serein
L'entourage doit faire preuve de compassion et de compréhension pour aider la famille à prendre le dessus et à passer le cap de ce pénible moment. Il faut se montrer à l'écoute et effacer ce sentiment de culpabilité qui résonne chez ces parents en mal d'enfant.
Les douleurs éprouvées lors de l'expulsion de l'œuf, l'intervention médicale (appelée communément le curetage) parfois nécessaire s'ajoutent à l'état d'anxiété des parents, désespérés. Ils s'interrogent alors sur les raisons de cette fausse couche. Certaines maternités proposent un accompagnement psychologique pour soutenir les parents afin qu'ils puissent envisager sereinement une autre grossesse. Non pas qu'il faille gommer au plus vite la tristesse d'une telle expérience mais les accompagner dans le parcours de deuil nécessaire au bien être mental, parcours qui demande parfois du temps.
Quand refaire un bébé ?
Médicalement, rien n'empêche les parents de mettre en route un bébé immédiatement après une fausse couche. Dans la tête, c'est autre chose. Encore faut-il qu'ils aient retrouvé confiance en eux. Une confiance qui passe par une période de deuil facilitée aujourd'hui par un arrêté de la cours de cassation daté du 7 février 2008 qui reconnaît enfin le fœtus né sans vie comme une personne à part entière qui peut être déclarée à l'état civil. Une décision attendue par les parents qui ont perdu un enfant suite à une grossesse interrompue. Alors qu'autrefois, par maladresse ou incompréhension, on niait l'existence d'un bébé né avant les 22 semaines d'aménorrhée.
Souvent, le compagnon est le premier sur le qui-vive. En première ligne pour recommencer sans plus attendre : « refaire un bébé tout de suite ». Difficile pour un homme de se sentir père durant une grossesse ! Il ne vit pas l'expérience d'un corps qui change pour accueillir son enfant. Difficile pour une femme d'entendre ces mots, elle a souvent besoin de plus de temps. Elle doit prendre le temps de relativiser cet événement : le premier pas vers la guérison, avant de retrouver l'envie d'avoir un enfant. La période de deuil est un bien nécessaire qui limite les angoisses et les débuts de grossesse difficiles engendrées par la peur de répéter des complications déjà vécues.
Aujourd'hui, une fausse couche est sans doute plus difficile à vivre qu'auparavant. Les techniques rendent la grossesse plus réelle que jadis. Tests de grossesse, échographies, tout est mis en place pour une prise de conscience collective ! La perception de la vie est donc plus manifeste. Pour envisager une nouvelle grossesse, le rôle de votre compagnon est primordial. Soutien et persévérance vous aideront à passer ce cap difficile.