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Et si la vraie richesse, c’était de ne rien montrer ?

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Dans un monde saturé d’images, de luxe affiché et de succès crié sur tous les toits, certaines personnes font le choix du silence, de la discrétion, de l’élégance invisible. Et si c’était là, la véritable richesse ?

À l’ère des réseaux sociaux, où chaque café matinal peut devenir contenu, où chaque regard, chaque vacance, chaque émotion se traduit en “story”, une question silencieuse émerge : et si la vraie richesse, aujourd’hui, était l’invisibilité ?



Il fut un temps où l’on vivait pour soi. Pour ses proches. Pour ses souvenirs intimes, pas pour les likes. Puis Instagram est arrivé, TikTok a explosé, et le monde a commencé à s’auto-documenter. On montre tout, on commente tout, on scénarise sa propre vie comme une téléréalité continue. L’amour devient une publication, la maternité un algorithme, le deuil une séquence émotive en noir et blanc avec piano en fond.

Mais que reste-t-il de nous, quand tout est dit ? Quand chaque moment est publié, partagé, vidé de sa densité silencieuse ?

Le prix de la visibilité

Oui, certains en ont fait une fortune. Des influenceurs à succès, des entrepreneurs du soi, qui gagnent leur vie en exposant la leur. Mais à force de tout montrer, ils ont parfois tout perdu : paix intérieure, spontanéité, mystère. Car ce qui est filmé est figé. Ce qui est raconté devient performance. Et ce que l’on donne au public ne nous appartient plus vraiment.

Et ceux qui choisissent le silence ?

Ils ne brillent pas sous les projecteurs, mais ils rayonnent dans leur monde. Leur bonheur n’a pas besoin de filtre, leurs douleurs n’ont pas besoin de validation numérique. Ils vivent en creux, à contre-courant. Et dans cette pudeur volontaire, il y a peut-être une forme d’élégance rare. Une richesse discrète. Un luxe ultime : celui de n’avoir rien à prouver à personne.

Préserver son intimité, c’est peut-être résister. C’est protéger son âme de la marchandisation du quotidien. C’est refuser de mettre un prix sur ce qui n’a pas de valeur : le regard de son enfant, le secret d’un amour, la complexité d’un chagrin. C’est dire : « je suis là, je vis, mais je ne vous dois rien. »

Le cas Poupette Kenza

Parmi les figures les plus emblématiques de cette nouvelle génération ultra-connectée, Poupette Kenza incarne à elle seule les paradoxes de l’ère numérique. À travers ses vidéos, ses live quotidiens et ses stories à cœur ouvert, la jeune femme a littéralement tout montré : ses joies, ses ruptures, ses peines, ses disputes, ses enfants, ses cicatrices intimes et même ses errances judiciaires. Au fil du temps, elle est devenue bien plus qu’une influenceuse : un miroir cru de notre époque, où la frontière entre vie privée et performance publique s’efface complètement.

Mais ce choix radical de transparence a un prix. En se filmant en permanence, en partageant sans filtre ses colères, ses désillusions et ses conflits personnels, Puppet Kenza a ouvert grand la porte à une forme de surexposition émotionnelle. Chaque mot, chaque larme, chaque dérapage devient viral, analysé, détourné, parfois même instrumentalisé contre elle. Elle ne contrôle plus le récit de sa propre vie, elle en est devenue la protagoniste passive, poussée à alimenter un feuilleton que son public attend avec avidité.

Ce phénomène, bien au-delà de sa personne, soulève une question collective : que se passe-t-il lorsqu’on n’a plus rien à protéger ? Quand l’intimité devient un produit de consommation, et que les abonnés se transforment en juges permanents ? Poupette Kenza, avec sa sincérité brute et sa volonté d’être « vraie à tout prix », s’est retrouvée prisonnière de ce que les sociologues appellent la « transparence radicale ». Une visibilité extrême qui, loin de la libérer, l’a enfermée dans un rôle où chaque faille devient spectacle. Aujourd’hui, elle est peut-être admirée, mais rarement épargnée. Et dans ce tumulte numérique, on peut se demander si sa plus grande force n’aurait pas été... de se faire plus discrète.

À force de se raconter, certains se sont oubliés. D’autres, plus discrets, ont préféré exister pleinement, loin des pixels et des applaudissements. Et s’ils avaient raison ? Si, dans un monde saturé d’images, la vraie distinction n’était pas de tout montrer, mais de choisir ce que l’on garde pour soi ?





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