Les Medahates de l’Ouest (Oranie) puisaient leur répertoire dans le madh (chants panégyriques), mêlant poèmes mystiques et airs destinés à la danse, avec des percussions comme le gallal, la tbîla, le tar et parfois le bendir. À Constantine et Annaba, les Fkirettes jouent du bendir et du târ, chantant tour à tour madih religieux et pièces profanes, dans un répertoire hérité du malouf et des traditions soufies.
Ces troupes se distinguaient par leur maîtrise de Gasba, Bendir, Derbouka et autres percussions, mais aussi par l’art vocal : une cheikha (doyenne) donnait le tempo et portait la voix principale, soutenue par les chœurs des autres musiciennes. Ensemble, elles créaient une transe douce, scandée par des youyous et lancers de henné, faisant danser les convives jusqu’à l’aurore.
À partir des années 1980–1990, les orchestres féminins ont peu à peu cédé la place aux DJ et aux formations mixtes, jugés plus « modernes ». Les salles de fêtes remplaçant les patios, la demande pour Medahates et Fkirettes s’est tarie, réduites au folklore. Pourtant, leur style, fondement du raï moderne, perdure : Cheikha Remitti ou Chaba Zahouania sont issues de ces traditions.
Ces dernières années, un regain d’intérêt se manifeste : des festivals et événements (notamment à l’Opéra d’Alger en mars 2021) ont réuni plusieurs troupes féminines venus de Ouargla, Annaba, Bouira ou Tamanrasset pour célébrer la musique traditionnelle algérienne et son patrimoine immatériel. Parallèlement, des initiatives d’ethnomusicologie en Algérie encouragent la transmission et la valorisation de ces répertoires, malgré les défis liés aux scènes modernes et techniques du spectacle.
Parmi les grandes voix issues de cet univers : - Yamna Bent El Hadj El Mahdi, Maâlma de la nouba algéroise, pionnière née en 1859 dont l’orchestre mixte et féminin anima les célébrations de la Casbah. - Beihdja Rahal, “diva du chant andalou”, fondatrice de l’orchestre El Beihdja à Paris, qui a enregistré les douze noubas et perpétue la tradition auprès des nouvelles générations.
La survie de ces orchestres féminins repose aujourd’hui sur la valorisation patrimoniale (unesco pour l’Imzad targui, etc.), la transmission formelle dans les conservatoires, et la création de nouveaux espaces festifs où tradition et modernité cohabitent. Le défi est de concilier authenticité, qualité de son et cadres contemporains de spectacle.
Entre tradition andalouse, répertoire mystique et pulsations festives, les orchestres féminins ont fait vibrer l’Algérie d’une voix unique. Leur héritage, à la fois socle du raï moderne et trésor immatériel, connaît aujourd’hui un renouveau prometteur, reflet d’une Algérie fière de son passé et désireuse de le faire vivre.
Alors que les Medahates perpétuaient un répertoire mystique et festif au cœur des fêtes familiales, leur héritage se reflète aujourd’hui dans la nouvelle vague de chanteuses de raï. Des artistes comme Cheba Dalila reprennent parfois des airs et des rythmes empruntés aux meddahates (percussions de gallal, bendir et chants panégyriques) pour nourrir un style raï moderne plus électronique et urbain. Cette transition symbolise la succession : d’une part, la voix puissante de la cheikha héritière des Medahates, et de l’autre, la fraîcheur et l’innovation des chebas qui font danser les nouvelles générations tout en rendant hommage à ces pionnières du chant féminin algérien.
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