Safia Al Rashid, une algérienne femme de... mais pas que !

Figure de l’ombre, réputé pour être un conseiller influent de la famille royale saoudienne, cet homme discret détient l’une des plus grandes fortunes mondiales — classé parmi les dix plus riches du monde — bien qu’il ne figure pas officiellement dans le classement Forbes, la majorité de ses biens étant inaccessibles au public. Grand donateur de centres universitaires américains, il possède notamment le Lady Moura, l’un des dix plus grands yachts privés au monde. Sa vie, habituellement très privée, a brièvement défrayé la chronique en raison de son ex-épouse, Mouna Ayoub, qui publia un livre révélant les coulisses d’une existence dorée vécue comme une prison.

Abdelkader El Malqui, le père de Safia, arrive en Belgique depuis Mers-el-Kébir à l’âge de 20 ans. Ouvrier en maçonnerie, il s’intègre rapidement dans la société flamande et épouse une Belge, avec laquelle il aura trois enfants, dont Safia.

Installée à Monaco depuis ses 20 ans, Safia El-Rashid y rencontre l’homme qui deviendra son époux, un an plus tard. De leur union naîtront deux enfants.

Fou amoureux de sa compagne et d’une générosité sans limite, Nasser Al-Rashid fera construire pour elle un somptueux palais de près de 1000 m², doté d’une piscine gigantesque, sur l’une des places les plus prestigieuses de Monaco. Celle qui voyage en jet privé mène aujourd’hui un véritable conte de fées, le rêve de toute une vie — comme le confie sa mère. Mais, bien qu’épanouie dans son rôle d’épouse et de mère, Safia aspirait à plus.

Partageant sa vie entre Monaco et Riyad, cette élégante quadragénaire décide alors de se consacrer à sa passion de toujours : l’art contemporain. En 2010, elle fonde à Monaco la galerie Sem-Art (du nom de ses initiales, Safia El Maqlui, son nom de jeune fille), dans un ancien restaurant du Carré d’Or de Monte-Carlo. Sur deux niveaux et plus de 300 m², cet espace unique, qu’elle aura mis des années à trouver, devient en quelques mois un lieu incontournable. Investie et visionnaire, elle parvient à s’imposer dans le cercle très fermé de l’art contemporain grâce à l’exigence de sa programmation.

Ses premiers émois artistiques la portent vers des figures comme Ron Arad ou Jean Dubuffet. Depuis, sa curiosité s’étend à toute la scène contemporaine. Aujourd’hui, elle reste une collectionneuse influente, impliquée dans l’organisation d’expositions à travers le monde.

En somme, Safia Al Rashid est une femme accomplie, élégante et inattendue... et elle n’a pas fini de nous surprendre.