Il travaillait sa terre comme tous les paysans
Ne retirant qu'un pitance en fin de saison
Ce sol rocailleux aura sûrement raison
De sa vie, de ses tracas à la moindre occasion.
**************
Il avait acquis cette misère en héritage
De son père décédé après le partage
Et l'exploitait déjà alors qu'il n'avait pas l'âge
Pour rendre sa mère fière devant le voisinage.
*****************
Alors vint Novembre et les homme de l'ombre
Il récoltait l'argent qu'il cachait dans la cendre
Et le redonnait le lendemain sans attendre
Aux maquisards en évitant de se faire prendre.
********************
Alors qu'il rentrait chez lui un jour de marché
Sa femme lui apprit que les soldats le cherchaient
Il prit la direction d'un hameau perché
Pour retrouver les frères, et pouvoir se cacher.
*****************
A la lisière d'une forêt, un piège lui fut tendu
On l'arrêta, il sût qu'il a été vendu
Par un voisin cupide, subitement devenu
Un traître de la cause, pour un infâme dû.
*****************
Il demanda à faire une dernière prière
Fit ses ablutions dans le sable et la poussière
Rendit grâce à Dieu, en s'agenouillant à terre
Il tomba sous les balles, en roulant sur les pierres.