
amiramira87 · 23 juin 2012 à 13:23
La légende raconte que des femmes, veuves ou divorcées, se disaient enceintes parfois deux années après la séparation de l'époux. Ces “petites histoires”, mensonges pour masquer le petit air “maîtresse” de ces femmes, font sourire aujourd'hui mais elles ont pourtant enrichi l'imaginaire marocain depuis plusieurs siècles. Selon un sociologue de la place, “le mythe de l'enfant endormi révèle l'existence d'une société inégalitaire où la femme a constamment besoin de se défendre, quitte à mentir. Juste pour ne pas être pointée du doigt, rejetée voire bannie de la société”. A cette nécessité de se conformer aux traditions sociales se sont ajoutés les problèmes d'héritage. “De nombreux conflits naissaient de la non-reconnaissance d'un enfant né d'un couple illégitime. Il a fallu y remédier”. C'est à ce niveau que sont intervenus les législateurs. La Moudawana consacre un volet important à la question de la filiation. “Dans le cas d'une séparation, prévoit le texte, un père est reconnu comme tel lorsque la durée minimale de la grossesse est d'au moins six mois et que la séparation ne dépasse pas une année”. Ainsi, la rationalité de la loi permet de dépasser l'irrationalité de la tradition. La loi donc stipule que lorsqu'un enfant naît hors mariage au-delà d'une année après la séparation, le lien de filiation avec l'ex-conjoint n'est pas reconnu. Lorsqu'un doute existe ou qu'un des conjoints demande une expertise, la loi a instauré des méthodes scientifiques comme le test ADN. Dans le cas d'un héritage, la problématique est la même. Lorsque l'un des héritiers récuse le lien parental avec l'un des autres héritiers, des tests ADN peuvent infirmer ou confirmer la filiation. Dernière révélation en date dans les colonnes de Sawt Annass, un père accusé de viol à l'égard de sa fille s'est avéré, après coup, stérile. L'infidélité de la mère est manifeste. Quant à la fille,depuis, elle recherche son vrai père.
Tel Quel n°226
Vous y croyez a l'enfant endormi 🤣