SalimaOr · 29 mars 2007 à 17:28
Pour certains couples, qu'ils soient mariés ou pas, la pénétration est impossible. Un phénomène bien plus courant qu'on ne l'imagine.
De nombreux gynécologues sont amenés à entendre cette souffrance. Cela se passe presque toujours selon le même scénario : en consultation, une femme qui évoque ses difficultés à procréer, et pour cause, finit par avouer qu'elle et son mari ne peuvent pas avoir un rapport sexuel avec pénétration. A quoi est dû ce trouble ? Il peut être du fait de l'homme, érection impossible, ou de la femme, les contractions musculaires du vagin (on parle alors de vaginisme) rendant le coït impossible. La honte empêche la plupart du temps les couples concernés d'aller consulter. L'angoisse de l'anormalité étant très forte, il arrive que beaucoup s'accommodent de cette situation dans la frustration et l'anxiété. C'est pourquoi il est très important de rappeler que ce trouble est essentiellement d'origine psychologique. Il peut être généré par une émotion trop grande à l'idée de la nuit de noces, lorsque par exemple celle-ci s'accompagne de la virginité de la femme, mais aussi d'un investissement affectif de l'homme tellement important que l'agressivité nécessaire à l'acte de pénétration fait défaut. Peuvent aussi être mises en cause des croyances sur la sexualité qui associent sexe et honte, suivant la culture familiale dans laquelle on a baigné. Dans tous les cas, il faut que les couples concernés sachent qu'il n'y a rien de honteux à cette situation et que de multiples solutions thérapeutiques existent (il faut simplement dépasser sa réticence à en parler). Enfin, pour que les partenaires ne s'enferment pas dans une relation faite de rancœur ou de mépris tacites, il est nécessaire de briser le silence dans le couple. Parler à l'autre de son ressenti (ses craintes, sa gêne, sa honte…) permet d'une part de dédramatiser, mais aussi d'instaurer un climat de confiance et de tendresse, préalable indispensable à une rencontre sexuelle libérée de toute angoisse de performance.
