
perle · 3 juin 2011 à 19:33
En général, l'Auréssienne se marie très jeune, à l'instar de la femme kabyle et contrairement à la jeune targuie.
La jeune Auréssienne peut-elle être obligée au mariage ? En effet, il y a quelques décennies, et jusqu'à l'heure actuelle, dans les Aurès profonds, la réponse ne faisait aucun doute.
Dans le massif, la dot de la mariée (tilamites) donnée par le mari à sa future épouse, est un principe obligatoire ; elle peut être exceptionnellement en nature (palmiers, bétail, bijoux…) ou en espèces. La dot traditionnelle changeait d'une tribu à une autre. Lorsqu'elle était donnée en espèces, les deux familles pouvaient s'entendre, par exemple, pour que la moitié soit versée immédiatement devant la djemaâ et le reste à une date convenue, ou par versements échelonnés sur plusieurs échéances. Quand la dot comprenait des bijoux, la future épouse en prenait possession immédiatement, à quelque tribu qu'elle appartienne. Les espèces ou autres biens étaient remis à la famille, chargée de les gérer jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de le faire elle-même.
La mariée pouvait également charger sa mère – et uniquement elle – de veiller sur ses intérêts.
Le mariage pouvait être enregistré chez le cadi, ou le plus souvent en présence de la djemaâ.
C'est à dire l'importance de cette institution pendant la triste période coloniale.
La djemaâ doublait l'administration dans tous les domaines.
La promise est conduite chez son futur époux pour la célébration et la consommation du mariage. Cette cérémonie se déroule toujours dans la demeure du mari. Dans les familles aisées, la fête donnée à l'occasion d'un mariage est la cérémonie la plus importante, la plus belle démonstration de joie et d'allégresse en l'honneur de la femme dans tout le massif auréssien.
C'est alors que les réjouissances commencent. Les invités se groupent dans la cour et aux abords immédiats de la maison ; des jeunes femmes richement habillées, assises à même le sol, sur des nattes, causent et poussent des asliloû joyeux, d'autres dansent et chantent entre elles, tandis que les vieilles femmes, groupées dans une pièce, au milieu de cette liesse générale, préparent laborieusement le festin.
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