Ça y est, après des semaines de stress, de rafraîchissement frénétique de votre boîte mail, de CV relu 823 fois et d'entretiens où vous avez transpiré plus qu’en plein mois d’août à Constantine, vous avez enfin décroché le job. LE poste. Celui qui sent bon la réussite, les challenges, les pauses café... et les collègues chelous. Félicitations !
Mais attention, c’est là que tout commence. Il va falloir vous faire une place sans faire d’éclaboussures, vous intégrer sans perdre votre authenticité et éviter les chausse-trappes dignes d’une téléréalité de bureau. Pas de panique, la rédaction de Dzirielle vous donne les clefs pour survivre (et briller) dans votre nouveau job.
Le commérage est une discipline aussi ancienne que le premier open space. Il se faufile à la machine à café, il glisse dans l’ascenseur et il se déguste comme un bon café turc, bien corsé.
C’est vrai, il est tentant de tendre l’oreille quand Chafia du service RH chuchote que Hakim du service technique aurait été vu au resto avec la directrice marketing. Ou que Samia aurait claqué la porte (littéralement) après une remarque un peu salée sur ses retards.
Mais méfiez-vous. Les potins, c’est comme les baklawa : un ou deux, ça passe. Mais si vous en abusez, gare aux indigestions professionnelles. Excusez-vous poliment, invoquez un fichier Excel à finir d’urgence, et surtout, ne donnez pas votre avis. Vous êtes nouvelle, donc neutre, transparente. Un esprit libre, non affilié. Restez-le.
Vous pensez que rester dans votre coin, les yeux rivés sur votre écran, va vous faire passer pour une bosseuse modèle ? Mauvaise nouvelle : dans un bureau, ça peut aussi passer pour du snobisme. Et entre "mystérieuse" et "pète-sec", la frontière est fine comme une feuille de brick.
Pas besoin de jouer la mascotte non plus. Mais un sourire, un bonjour franc, un petit mot sympa en salle de pause, ça peut faire des miracles. Osez poser une question (même si vous avez déjà trouvé la réponse sur Google), félicitez la collègue pour son tailleur ou son nail art, installez une atmosphère bienveillante autour de vous. C’est votre meilleure armure.
En tant que "petite nouvelle", vous allez susciter beaucoup d’intérêt. Un peu comme une nouvelle série sur Netflix : tout le monde veut savoir ce que vous valez. Et parmi vos premiers "fans", il y aura toujours celui ou celle qui s’ennuie depuis 2014 et qui voit en vous une nouvelle oreille à captiver.
Attention, danger ! Cette personne (appelons-la "le collègue wanted") va tout vous balancer : qui est pistonné, qui a couché avec qui, qui fait semblant de travailler… Très divertissant, certes. Mais pas forcément la meilleure stratégie pour débuter votre intégration.
Prenez du recul, observez, et surtout : gardez votre discernement. Vous avez tout le temps pour tisser des liens. Et un bon lien, ça se tisse avec du recul, pas sur fond de ragots.
Parfois, c’est l’effet douche froide. Vous vous étiez imaginée dans un open space lumineux, ambiance start-up, avec des afterworks et des collègues brillants. Et vous vous retrouvez dans un bureau beige aux néons blafards, avec un patron qui parle comme un chef de chantier et une machine à café qui vous recrache de l’eau tiède.
Résultat : vous êtes déçue, frustrée, peut-être même sur le point de tout envoyer valser. STOP. On respire. Avant de faire un burn-out au bout de 10 jours, posez-vous les bonnes questions :
Ne partez pas sur un coup de tête. Parlez-en avec des proches de confiance. Parfois, ce n’est pas le job qui est nul, c’est juste vous qui êtes encore en mode "je veux tout tout de suite". Donnez-vous quelques semaines. Vous pourriez être surprise.
Il rôde. Toujours. Ce petit démon qui vous chuchote : “Tu n’es pas à la hauteur. Bientôt ils vont découvrir que tu bluffes.” Rassurez-vous, ce syndrome touche tout le monde. Même la DRH, même la patronne, même Beyoncé. (Bon, peut-être pas Beyoncé.)
Le remède ? L’action. Faites. Demandez quand vous ne savez pas. Prenez des notes. Montrez que vous apprenez vite. Et surtout, arrêtez de vouloir être parfaite. Vous avez été recrutée pour une raison. Laissez-la s’exprimer.
Oui, il faut s’adapter : aux horaires, aux outils, à la culture d’entreprise. Mais non, il ne faut pas se transformer. Si vous détestez les réunions sans fin, si vous trouvez que la cantine est infecte ou que la déco est digne d’un film d’horreur, vous avez le droit de le penser. En silence. (Ou dans un carnet secret.)
Garder votre authenticité ne veut pas dire tout critiquer. Cela signifie : observer, comprendre les codes, les adopter quand il le faut... mais toujours en gardant votre petite touche à vous.
Premier job, première impression. On ne vous demande pas de venir en tailleur Chanel, mais un effort vestimentaire est toujours bienvenu. Oubliez les joggings douteux ou les crop tops trop révélateurs (même si vous les portez à merveille). Investissez dans quelques basiques pro, sobres mais stylés. Une touche de rouge à lèvres ou une broche sur un blazer peuvent faire des merveilles.
Restez fidèle à votre style, mais version "soft corporate". Vous verrez, c’est tout un art.
Vous avez survécu à la première semaine ? Célébrez.
Vous avez osé prendre la parole en réunion ? Célébrez.
Vous avez réussi à comprendre l’outil de facturation sans pleurer ? Célébrez.
Votre parcours est fait de petits pas. Ne les minimisez pas. C’est comme apprendre à marcher en talons : ça tangue un peu au début, mais après, vous défilez.
Vous êtes en apprentissage. Et même si vous avez fait des études brillantes, que vous êtes pleine de talents et que vous avez vu tous les TED Talks sur la réussite professionnelle... vous allez faire des erreurs.
Ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est l’intention, la progression, la capacité à rebondir. Et si vraiment vous avez eu une journée de loose absolue, que vous avez renversé votre café sur la photocopieuse et envoyé un mail au mauvais destinataire... eh bien... riez. Ensuite, respirez, et recommencez demain.
Vous êtes capable. Vous êtes légitime. Et vous allez y arriver.
Selon une étude LinkedIn de 2023 :
Et souvenez-vous : dans certains bureaux algériens, il y a trois choses qu’on ne critique pas sans déclencher une guerre : la chorba de la cantine, la clim trop forte, et... le patron (même quand il n’est pas là). Prenez-en note.
Et vous, quelle a été votre plus grande galère lors d’un nouveau poste ?