Elles filment. Elles parlent. Elles dénoncent. Sur TikTok, Instagram, YouTube… des Algériennes mettent aujourd’hui en lumière ce que tant d’autres ont été contraintes de taire pendant trop longtemps : le harcèlement, l’agression, la peur au quotidien. Depuis quelques semaines, une vague d'indignation gronde sur les réseaux sociaux algériens. Des vidéos virales montrent, sans filtre, l’impensable : des femmes suivies dans la rue, agressées verbalement, parfois physiquement, et ce en plein jour. Ces témoignages crus, parfois tournés à l’aide d’un simple téléphone, font enfin éclater un silence collectif. Pour beaucoup, c’est choquant. Pour nous, c’est trop familier.

Ce que nous voyons, c’est la preuve que quelque chose a changé. Ce n’est pas seulement un effet de buzz : c’est un tournant historique dans la manière dont les femmes algériennes refusent désormais de se taire. Une prise de parole courageuse, brutale parfois, mais nécessaire. Parce que le réel ne se combat pas avec de la pudeur. Il se combat avec de la vérité.

Chez Dzirielle, nous saluons cette audace et ce courage. Parce que nous savons que ces gestes, ces publications, ces stories ne sont pas sans conséquences. Prendre la parole, c’est déjà une forme de résistance. Et dans un pays où l’espace public est encore souvent hostile aux femmes, cette résistance est politique. Le #MeToo algérien qu’on retrouve sous le hachtag #لا_للتحرش_في_الجزائر ne fait que commencer. Mais il existe. Il est là, porté par des voix jeunes, modernes, résolues à changer les mentalités. Nous sommes à leurs côtés. Nous les soutenons. Et nous continuerons à faire de Dzirielle une tribune pour toutes celles qui refusent l’injustice et la peur.
@iamdalia À ceux qui sont contre nous 😡 #لا_للتحرش #fyp #pourtoi #الجزائر #algerie ♬ son original - DALIA✨
Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps d’écouter. Et de ne plus détourner le regard. Parce qu’en démocratie, ce sont les citoyennes et les citoyens qui font évoluer la loi, qui façonnent les normes, et qui imposent le respect de leurs droits.

L’Algérie dispose depuis 2015 d’une loi criminalisant les violences faites aux femmes, y compris le harcèlement dans les lieux publics (article 333 bis du Code pénal). Mais une loi, sans application ferme et sans soutien collectif, reste une coquille vide. Il est temps de l’habiter de courage, de justice et de volonté politique.