Le burkini s’impose aujourd’hui comme une pièce forte de la mode balnéaire inclusive. À mi-chemin entre confort, pudeur et élégance, ce maillot de bain couvrant permet à de nombreuses femmes de profiter des joies de la mer sans renoncer à leurs convictions, leurs traditions ou leur propre définition de la pudeur.
Né au début des années 2000 en Australie grâce à la styliste d’origine libanaise Aheda Zanetti, le burkini — contraction de burqa et bikini — a d’abord suscité l’indignation, notamment en Europe.
Souvent associé à tort à une forme d’oppression, il a pourtant été conçu comme un outil de liberté, permettant aux femmes musulmanes (ou simplement pudiques) de nager, de bronzer et de pratiquer des sports nautiques dans le respect de leur éthique personnelle.
Le marché mondial de la "modest fashion", qui inclut le burkini, est estimé à plus de 250 milliards de dollars selon le dernier rapport du State of the Global Islamic Economy (2023)
Les JO de Paris 2024 relancent le débat : La question du port du burkini dans les piscines municipales françaises a été relancée récemment à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024. Certaines militantes ont souligné la contradiction entre l’inclusion prônée par les JO et l’interdiction du burkini dans l’espace public, notamment à Grenoble, où une délibération autorisant le burkini avait été annulée par le Conseil d’État.
Les grandes marques ont fini par suivre le mouvement : Modanisa, Lyra Swimwear, Burkini Remsa, Veilkini ou encore Nike ont lancé leurs propres gammes de maillots de bain couvrants. On trouve aujourd’hui des modèles modernes, colorés, dotés de tissus techniques anti-UV, résistants au chlore et aux séchages rapides.
En Algérie comme ailleurs, le burkini s’est démocratisé. Sur les plages de Tipaza ou à la piscine d’un hôtel d’Oran, les femmes sont de plus en plus nombreuses à le revendiquer non pas comme une contrainte, mais comme une tenue qui leur ressemble.
Loin des idées reçues, le burkini n’est pas un simple compromis religieux. Il peut être porté pour des raisons de pudeur, de protection solaire, de rapport au corps ou tout simplement de confort. Certaines femmes le préfèrent après une grossesse, d’autres pour des raisons médicales (cicatrices, problèmes de peau). Le tissu léger et respirant permet une liberté de mouvement comparable à celle d’un maillot classique.
Le burkini se décline aujourd’hui en différentes coupes : manches longues, tuniques fluides, pantalons fuseaux ou évasés, avec ou sans capuche. Des modèles unis, fleuris, zippés ou minimalistes permettent à chacune d’exprimer son style.
La mode pudique en général — qu’il s’agisse de vêtements de sport, de tenues de soirée ou de maillots de bain — devient un marché à part entière, porté par une nouvelle génération de femmes qui veulent allier modernité, spiritualité et liberté.
En Algérie, de nombreuses marques locales proposent désormais des alternatives aux modèles importés. Certaines créatrices algériennes revisitent même le burkini, créant ainsi un vêtement balnéaire ancré dans l’identité culturelle.
Le burkini n’est pas un sujet de division. Il est le reflet d’un choix personnel, souvent réfléchi, parfois revendiqué, toujours respectable. Plus qu’un vêtement, il est devenu pour beaucoup une manière d’exister à la plage sans compromis. Et chez Dzirielle, nous saluons toutes les femmes qui tracent leur propre route, qu’elles soient en bikini, en burkini ou en abaya.
Et vous, quel est votre maillot de bain de cœur ? Partagez votre expérience dans les commentaires.
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