Le concept est puissant : les victimes sont photographiées tenant une pancarte sur laquelle elles inscrivent des paroles prononcées par leur agresseur. Quelques exemples glaçants :
« Ce soir, on fait comme papa et maman. »
« Est-ce que tu aimes ça ? »
Ainsi mises en lumière, ces phrases témoignent de l’horreur subie. En partageant une part de leur souffrance, les victimes se réapproprient leur histoire et affirment, face à leurs bourreaux et au monde, leur résilience.
Ce projet participatif compte déjà plus de 2 000 clichés publiés sur le Tumblr d'origine. Une vidéo de présentation rappelle une réalité alarmante : une femme sur trois et un homme sur cinq seront victimes d’abus sexuels au cours de leur vie. Et pourtant, la majorité des victimes ne portent jamais plainte, persuadées qu’elles sont fautives. Pire encore, lorsque plainte il y a, la plupart des agresseurs ne sont jamais condamnés.
Pourrait-on transposer ce concept dans notre société ? La question reste en suspens. Si les victimes ont, de toute évidence, un besoin vital de s’exprimer pour surmonter leur traumatisme, la société algérienne reste peu disposée à entendre leur voix.
Par pudeur ? Par hypocrisie ? Par peur du regard des autres ? Peut-être un peu tout cela à la fois. Il arrive même que certaines victimes entrent dans un profond processus de déni, refusant d’admettre ce qu’elles ont vécu. D’autres encore portent le poids de la culpabilité, comme si le mal qu’on leur a fait était de leur fait.
Pourquoi ne pas adapter ce projet à notre contexte, en préservant l’anonymat total des victimes ? En floutant les visages, en modifiant les voix, en laissant s’exprimer des mots bruts, anonymes, mais bouleversants ? Créer un espace d’écoute et de soutien, virtuel mais bien réel.
Et vous, les Dziriyatnautes, qu’en pensez-vous ? Est-il temps de briser le silence, même masquées ? La parole est à vous.
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