Nassima dévoile un album de berceuses : une tendre parenthèse pour les enfants

Son nouvel album, prévu pour septembre, est un bouquet de vingt chansons tendrement conçues pour le jeune public. Entre berceuses traditionnelles, chants religieux issus du terroir et mélodies contemporaines revisitées, Nassima propose un voyage sensoriel dans l’univers de l’enfance, entre mémoire et imaginaire. Des titres comme "Kan Ya Makan" (« Il était une fois »), "Ya Chta Sabbi" (« Tombe la pluie ») ou encore "Chadi Madi" résonnent comme des madeleines de Proust pour toute une génération bercée par ces refrains populaires.

La chanteuse s’autorise ici un ton plus libre, ludique et spontané. Elle va jusqu’à interpréter une chanson en kabyle sans accent, avec El Vavor, une berceuse douce comme une caresse, presque magique dans son pouvoir d’apaisement. Loin des scènes solennelles et des instruments classiques qui accompagnent habituellement sa voix, Nassima opte pour des sons simples et évocateurs : le murmure de la pluie, le chant des oiseaux, les rires d’enfants, ou encore des bruitages rappelant les personnages et animaux légendaires de nos contes d’antan.

Ce nouveau projet ne manque pas d’audace. Habituée à la rigueur de l’interprétation andalouse, où chaque note se doit d’être ciselée, Nassima démontre une étonnante souplesse vocale et une capacité rare à naviguer entre les univers. Ici, elle se défait de l’armure lyrique pour se laisser porter par l’innocence du propos. Le résultat est à la fois joyeux, apaisant, et étonnamment raffiné.

Certains puristes pourraient être déstabilisés par ce virage artistique. Mais ceux qui connaissent la sincérité et le professionnalisme de Nassima y verront une évolution naturelle, une parenthèse tendre dans un parcours d’une rare exigence. Plus qu’un simple album pour enfants, cette œuvre est un hommage à l’enfance, à la transmission orale, et à la magie des petites choses qui réconfortent.

Avec ce nouvel opus, Nassima pourrait bien conquérir un nouveau jeune public tout en révélant une facette inédite d’elle-même. Une voix familière qui, le temps de vingt berceuses, devient celle que l’on entend au creux du soir, entre rêve et réalité.