Filter
×
© Daha Fashion

Costume d'apparat, œuvre d'art textile, symbole de raffinement et d’héritage culturel… Le karakou algérois ne cesse de réaffirmer sa place dans le vestiaire contemporain. Riche d’une histoire façonnée par les influences ottomanes, levantines et andalouses, il s’impose aujourd’hui comme une pièce incontournable de la mode algérienne, tout en conservant l’élégance sobre héritée d’Alger la Blanche.

Un vêtement né dans une ville sans roi, mais pas sans faste

Au XVIe siècle, Alger rayonne : 150 000 habitants, une densité qui dépasse Rome ou Marseille à l’époque. Pourtant, sans cour royale, la ville développe un luxe à sa mesure : discret, mais somptueux lors des fêtes. C’est dans cette tradition que le karakou s’ancre. Un vêtement de fêtes, de transmission, porté avec fierté par les femmes de la Casbah et bien au-delà.

Une créativité régionale qui ne faiblit pas

À Alger, le karakou se porte sur un sarouel traditionnel ou un pantalon bouffant, vestige des cavaliers d’Asie. À Blida et Médéa, les brodeuses et couturières insufflent leur propre touche, délicate et subtile. À Tlemcen, le karakou s’évase en jupes sirènes ou évasées, transformant la silhouette en une ode au romantisme oriental. Certaines clientes affirment même que ce style-là serait typiquement tlemcénien.

Un potentiel encore sous-estimé à l’international

Pourquoi ce vêtement, si abouti, ne connaît-il pas encore une renommée mondiale ? Pourtant, ses lignes modernes, ses matières nobles, ses broderies d’or et ses ornements en perles ont de quoi rivaliser avec les plus grands noms de la couture. Le karakou a même inspiré des maisons européennes, preuve de son pouvoir d’évocation. S’il restait jusque-là dans le domaine du confidentiel, il pourrait devenir une icône textile à l’échelle globale.

Un artisanat vivant, unique pour chaque femme

Chaque pièce est faite main, chaque coupe est personnalisée, chaque broderie raconte une histoire. Porter un karakou, c’est incarner une identité mais aussi une singularité. Aucune pièce ne ressemble à une autre. C’est là toute la magie : une tenue entre tradition et design, un bijou de textile qui appartient autant à la mémoire qu’à l’avenir.

Une scène créative à révéler

Ce qu’il manque peut-être aujourd’hui, c’est un événement fédérateur : un défilé de prestige ou une biennale du karakou qui rendrait hommage aux stylises, aux brodeuses, à toutes ces mains invisibles qui œuvrent dans l’ombre. Ce vêtement n’a pas dit son dernier mot. Il est prêt à conquérir le monde, pour peu qu’on lui offre la scène qu’il mérite.









Voir aussi ...

Festival du Film de Marrakech 2018 : notre sélection des caftans les plus saisissants du tapis rouge

Festival du Film de Marrakech 2018 : notre sélection des caftans les plus saisissants du tapis rouge

<p>Le <b>Festival International du Film de Marrakech</b>, fondé en 2001, a fait un retour triomphal pour sa 17? édition, après une pause d’un an. Du 30 novembre au 8 décembre 2018, le mythique Palais des Congrès a vu défiler un impressionnant parterre de stars, de créateurs, de cinéastes visionnaires et de figures politiques engagées.</p> ... Lire l'article

L’Oriental Fashion Show 2017 à Marrakech : nos coups de cœur en photos

L’Oriental Fashion Show 2017 à Marrakech : nos coups de cœur en photos

<p>Depuis 2004, l’Oriental Fashion Show a gagné une véritable puissance commerciale avec 21 éditions, des dizaines de créateurs présentés et plusieurs pays orientaux mis en avant… Chaque saison apporte son lot de créativité et de nouveautés.</p>... Lire l'article

Les stylistes algériens à la conquête du monde arabe

Les stylistes algériens à la conquête du monde arabe

... Lire l'article

Azzedine Alaïa : retour sur ces plus belles créations

Azzedine Alaïa : retour sur ces plus belles créations

... Lire l'article