Ahlem Mosteghanemi est bien plus qu'une plume algérienne : elle est une voix, une mémoire, une résistante littéraire. Née à Constantine en 1954, elle grandit dans une atmosphère chargée d'histoire et d'engagement politique. Son père, Mohammed Chérif Mosteghanemi, militant du Parti du Peuple Algérien (PPA), fut profondément marqué par la crise politique qui suivit la prise du pouvoir par Boumédiène en 1965. Haut fonctionnaire cultivé, passionné de poésie et de littérature française, il insuffla à sa fille un amour viscéral pour les mots. Son effondrement psychologique dès 1967, consécutif à ses désillusions politiques, marquera à jamais l’univers intérieur d’Ahlem.
À 18 ans, elle décroche son baccalauréat et anime parallèlement l’émission radiophonique Hamassat, tout en publiant ses premiers articles dans la presse. Mariée à un journaliste libanais engagé, elle élève ses trois enfants tout en poursuivant ses études en littérature arabe à l’université d’Alger, puis à la Sorbonne, où elle soutient un doctorat en 1982.
Dans les années 1980, elle collabore avec plusieurs revues à Paris et à Londres. Mais c’est dans le roman qu’Ahlem trouve sa véritable voix. Avec des œuvres comme La mémoire de la chair (Dhakirat al-jassad), L’anarchie des sens et Le Passager d’un lit, elle compose une trilogie sensuelle, poétique, audacieuse. Le corps y est réhabilité comme territoire intime et politique. La mémoire de la chair, traduit dans plusieurs langues, a été interdit dans de nombreux pays arabes, preuve de son impact et de son audace.
Ce roman culte, qui en est à sa dix-septième édition – un fait rarissime dans la littérature arabe contemporaine – a valu à Ahlem le prestigieux Prix Naguib Mahfouz en 1998. Le jury saluera « une langue arabe élégante, une trame esthétique unique et une narration qui provoque l’éblouissement ».
Le Passager d’un lit, quant à lui, s’est vendu à plus de 80 000 exemplaires, consacrant encore davantage le rayonnement de l’écrivaine. Aujourd’hui, une adaptation télévisée de La mémoire de la chair est en préparation, prolongeant la portée de son œuvre.
Ahlem Mosteghanemi est aussi une voix engagée pour la femme algérienne. Elle dénonce l’invisibilisation des auteures arabes et défend une nouvelle société littéraire et culturelle : « Il faut défendre cette nouvelle littérature, cette nouvelle société. Et moi toute seule, je ne puis rien faire. Il faut qu’on soit nombreux pour faire face à cette vague dangereuse qui s’abat sur nous. »
Elle plaide pour une mémoire digne des écrivains arabes, souvent marginalisés et oubliés après leur mort : « L’écrivain arabe est condamné à l’oubli. » Pourtant, elle, restera. Par son œuvre, par son courage, par sa langue, Ahlem Mosteghanemi est et restera une écrivaine immortelle.
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