
GIGILOU · 30 janvier 2012 à 09:39
Ce matin, j'entend cette nouvelle sur la radio et je suis assez curieuse de voir la reaction de ceux qui n'aime pas les arabes đ€Ą
Lisez, c'est vraiment intéressent et laissez vos com's.
Histoire de l'homme : nous sommes tous des Arabes !
Par FRĂDĂRIC LEWINO
Nous sommes tous des Arabes ! Telle est la derniĂšre rĂ©vĂ©lation fracassante des gĂ©nĂ©ticiens. Que cela plaise ou non Ă Marine Le Pen et Ă Claude GuĂ©ant, tous autant que nous sommes, Français, AmĂ©ricains, Esquimaux, Chinois ou Papous, nous descendons d'ancĂȘtres communs ayant peuplĂ© la pĂ©ninsule arabique ! AprĂšs ĂȘtre nĂ©e en Afrique, l'humanitĂ© aurait donc fait une Ă©tape dans l'Arabie heureuse, aprĂšs avoir franchi la mer Rouge. C'est du scoop. En effet, jusque-lĂ , les grands experts des migrations humaines pensaient que la division des troupes s'Ă©tait plutĂŽt faite au Proche-Orient ou en Afrique du Nord.
Les palĂ©ogĂ©nĂ©ticiens des universitĂ©s de Leeds et de Porto ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă faire cette hypothĂšse Ă la suite des confidences d'un indic ! Un indic qui se cache par milliers dans chacune de nos cellules : la mitochondrie. Ce minuscule organite, qui officie en tant que centrale Ă©nergĂ©tique de nos cellules, possĂšde son propre ADN. Comme les chromosomes, il peut muter. Ainsi, quand les gĂ©nĂ©ticiens observent exactement la mĂȘme mutation chez deux peuples diffĂ©rents, ils peuvent en conclure que ceux-ci partagent un passĂ© commun. En comparant l'ADN mitochondrial prĂ©levĂ© sur des centaines d'individus Ă travers le monde et dans la pĂ©ninsule arabique, les chercheurs sont parvenus Ă la conclusion que tous les hommes, hors les Africains, ont tous effectuĂ© un passage de plusieurs milliers d'annĂ©es trĂšs certainement, en Arabie. VoilĂ pourquoi nous sommes tous des Arabes et fiers de l'ĂȘtre. L'Ă©tude est parue dans American Journal of Human Genetics.
Ăden Arabie
VoilĂ donc comment il faut réécrire l'histoire de l'humanitĂ© : aprĂšs avoir surgi il y a quelque 200 000 ans en Afrique de l'Est, l'homme moderne (homo sapiens) a commencĂ© par se rĂ©pandre dans toute l'Afrique, se fragmentant en de nombreuses populations. La vie Ă©tait belle et la nourriture largement disponible jusqu'au jour oĂč une tribu s'est mise en tĂȘte d'aller voir si le soleil ne brillait pas davantage ailleurs. Elle a donc profitĂ© d'une baisse des eaux pour franchir la mer Rouge et dĂ©barquer sur la pĂ©ninsule arabique. Jusqu'ici, on pensait que le premier passage avait dĂ» avoir lieu, entre - 70 000 et - 40 000 ans. Mais la dĂ©couverte d'outils façonnĂ©s par l'homme moderne datant de 106 000 ans repousse donc la conquĂȘte d'au moins 30 000 ans !
On a mĂȘme trouvĂ© le lieu de dĂ©barquement, dans le sultanat d'Oman. Il faut dire qu'Ă l'Ă©poque le climat arabique Ă©tait humide : Ă la place d'un dĂ©sert les nouveaux arrivants ont trouvĂ© un paradis terrestre constituĂ© de grandes prairies. L'occupation de ce nouvel Ăden aurait durĂ© plusieurs millĂ©naires avant que l'homme ne poursuive sa conquĂȘte du monde. D'abord en empruntant la route du Sud-Est asiatique s'achevant en Australie, puis celle de l'est jusqu'au Japon, puis enfin la route du Nord, vers le Proche-Orient, puis l'Europe atteinte voilĂ environ 40 000 ans.
Des Indiens dans l'AltaĂŻ
L'AmĂ©rique est le dernier continent conquis. Mais lĂ encore, il y a du nouveau. Et du lourd ! GrĂące Ă de nouvelles confidences de l'indic mitochondrial, des chercheurs de l'universitĂ© de Pennsylvanie ont identifiĂ© la terre d'origine des Indiens d'AmĂ©rique. Ne cherchez pas, vous ne pourriez pas trouver ! Il s'agit de l'AltaĂŻ. C'est une rĂ©gion montagneuse au coeur du continent eurasien, lĂ oĂč se rencontrent la Chine, la Mongolie, la Russie et le Kazakhstan. Le grand dĂ©part aurait eu lieu voilĂ 15 000 Ă 20 000 ans. Quelques dizaines ou centaines d'individus auraient pris la route du nord-est. AprĂšs de nombreuses gĂ©nĂ©rations, leurs descendants auraient fini par atteindre le dĂ©troit de BĂ©ring qu'ils auraient traversĂ© en une ou plusieurs fois lors des glaciations, puis ils auraient descendu tout le continent amĂ©ricain. La dĂ©couverte rĂ©cente, par des chercheurs de l'universitĂ© du Texas, d'objets façonnĂ©s par l'homme dans l'Ătat de Washington datant de 13 800 ans conforte cette hypothĂšse.
Depuis sa venue au monde dans un petit bled africain, l'homme n'a cessĂ© d'avoir la bougeotte. Les migrations font partie de sa nature. L'Europe et encore plus la France, situĂ©e Ă son extrĂ©mitĂ© ouest, n'ont pas arrĂȘtĂ© d'ĂȘtre enrichies par des vagues d'immigrants. Il n'y a pas de raison que cela cesseâŠ