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Puisque mon coeur est mort de Maïssa Bey

Posté par Miaww · 4 réponses · 2.7k vues

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Miaww · 26 mai 2011 à 17:25

" Me couler dans le moule. Sourire quand j'avais envie de pleurer, me taire quand j'avais envie de crier. Mais c'était un autre temps. Le temps où le soleil éclairait encore le monde. Maintenant, je ne veux plus faire semblant. Que m'importent l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque j'ai tout perdu. Puisque mon coeur est mort. "
Aïda, algérienne, divorcée, quarante-huit ans, et maintenant orpheline de son fils, assassiné. Pour ne pas perdre la raison, elle lui écrit dans des cahiers d'écolier. Et à travers ce dialogue solitaire, peu à peu elle avance, inexorable, vers son destin. Mektoub. Un roman fait d'ombres et de lumière - éblouissant.
Surgie en 1996, au creux de la décennie qui ensanglanta l'Algérie, avec Au commencement était la mer, la voix singulière et brûlante de Maïssa Bey ne s'est jamais tue depuis. Construisant, romans après nouvelles, une oeuvre traversée par les heurs et malheurs de son pays, peuplée de l'insoumission subversive de ses héroïnes, de leur rage impudente à ébrécher les interdits qui asphyxient la société. Juste pour respirer, ne pas sombrer, exister enfin. Aïda, la conteuse de son roman épistolaire Puisque mon coeur est mort, est de cette trempe. La presque cinquantaine, divorcée, elle partage son existence entre son fils Nadir et ses cours à la fac. « J'ai toujours fait miennes les règles en vigueur dans notre entourage. […] Je tenais plus que tout à l'image que je voulais donner de moi. Il y allait de ma réputation, de mon honneur. […] C'est qu'ils sont de plus en plus nombreux, les garde-chiourmes, en ces temps où les forces de la régression sont à l'oeuvre. »
L'assassinat de Nadir par un intégriste revenu du maquis et amnistié, en vertu de la loi de réconciliation nationale, fait imploser son univers, marqué du sceau de la peur du clan, du silence et de l'obéissance aux traditions. « Maintenant, je ne veux plus, je ne veux plus faire semblant. Pour quel enjeu ? Que m'importe l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre, puisque j'ai tout perdu. » Alors qu'on attendait ses prières, son acceptation de la volonté divine et de la pseudo-raison d'Etat, elle se met en quête du meurtrier de son fils.
Dialogue avec l'être disparu, le roman chemine entre évocation du passé, dévoilement d'intimités insoupçonnées et mise en mouvement de la vengeance. Solidement arrimé à la réalité algérienne, le texte, porté par une écriture grinçante et lucide, n'en finit pas de la transcender, instillant une réflexion sur le pardon, la haine, la sujétion, le ressentiment d'une jeunesse sacrifiée, l'instrumentalisation de la religion… Une fois de plus, chez Maïssa Bey, le deuil, la désolation se parent d'une vertu maïeutique. La violence accouche une femme nouvelle, qui s'autorise la subjectivité. Et le refus d'obtempérer
JE VOUS INVITE A LIRE CE MAGNIFIQUE LIVRE, POUR CELLEs QUI N'ONT PAS ENCORE EU LE TEMPS OU LA CHANCE 💖

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Bassoum· Posté le 26 May 2011 à 17:34

Merci pour le partage, j'adore Maissa Bey j'ai quelques un de ces bouquins, sa plume est extra.

J'ai lut : Pierre sang Papier ou Cendre,
j'ai son livre : Sous le Jasmin la nuit
et mon préféré c'est sur son père : Entendez vous dans les montagnes ?


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Bassoum· Posté le 26 May 2011 à 17:47

nchalah ..

oui je sais elle est de SBA. khiar el nass. 😊
si ta une interview ne nous oublies pas miss ok !?

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Miaww· Posté le 26 May 2011 à 17:51

une interview dsl
BassOum , INCH'ALLAh 😊

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Bassoum· Posté le 26 May 2011 à 17:57

💃

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