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Enfants mendiants : La loi les protège, pas la justice

Posté par Lounja · 2 réponses · 2.4k vues

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Lounja · 3 juillet 2011 à 23:31

Enfants mendiants : La loi les protège, pas la justice
le 01.07.11 | dl watan
Les enfants sont pour certains adultes des «outils de travail»
Alors qu'un projet de loi prévoyant des dispositions dissuasives contre la mendicité est en cours d'élaboration depuis l'année dernière, les associations relèvent que les mineurs sont de plus en plus nombreux à mendier. La Journée mondiale de l'enfant africain, célébrée dernièrement, est l'occasion de rappler que les textes les protégeant existent, mais ils ne sont pas appliqués.
«Dans les cimetières algériens, on trouve plus d'enfants mendiants que de morts !» Près de la tombe de son mari, qu'elle est venue visiter dans ce cimetière algérois, une veuve se désole. Comme à l'accoutumée, elle doit faire face à une armada de bambins cramponnés à ses jupes pour lui arracher quelques sous. Dans les marchés, devant les hôpitaux, les restaurants, des grandes artères aux petites rues enclavées… le phénomène est endémique. Si les articles 195 et 196 du code pénal algérien punissent d'emprisonnement les adultes qui se livrent à la mendicité, les enfants, même exclus de cette sanction, doivent bénéficier de la protection que leur confèrent les différentes conventions relatives aux droits de l'enfant, ratifiées par l'Etat algérien. En réponse à cette situation urgente, Saïd Barkat, ancien ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, a annoncé qu'un projet de loi prévoyant des dispositions dissuasives contre la mendicité en Algérie était en cours d'élaboration depuis 2010.
Ce texte recommande de lourdes sanctions allant jusqu'à des peines de prison pour les parents exploitant leurs enfants pour mendier. Pour Abderrahmane Arar, président du Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada), il existe trois types de mendicité d'enfants en Algérie. Le premier concerne les enfants exploités par leurs parents biologiques qui les exposent à tous les dangers, jouant ainsi sur les sentiments des passants.
Enfants «loués»
Le deuxième type de concerne les enfants «loués» par des mendiants et des mendiantes, moyennant de l'argent. Parmi ces enfants loués de 400 à 700 DA la journée, certains d'entre eux sont issus de la Direction de l'action sociale (DAS). «Certains enfants ont été adoptés, dans le cadre de la kafala, pour “exercer cette activité“. D'où la nécesité de mettre en place un mécanisme de suivi des enfants adoptés (kafala)», préconise Abderrahmane Arar. Quant à la troisième catégorie de ces jeunes mendiants, elle touche les enfants dont les parents ont une bonne situation sociale, voire riches. Ces enfants s'adonnent à cette pratique par vice ou pour provoquer l'intérêt des parents.
«Le réseau Nada a déjà traité ce genre de cas. Certains enfants font croire à leurs parents qu'ils passent leur journée à l'école, alors qu'ils font l'école buissonnière pour remplir leurs poches en apitoyant les âmes charitables», relate Abderrahmane Arar. C'est ce que confirme Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire et chef du bureau de la protection contre la délinquance juvénile et la violence contre la femme. «Parfois nous avons affaire à des gosses de riches qui n'hésitent pas à récidiver. Dans ce genre de cas, lorsque les parents sont identifiés, ils sont systématiquement informés et c'est à eux de trouver une solution pour remédier à ce drame.
Rumeurs
Dans le cas où les parents ne sont pas identifiés ou il s'avère que l'enfant est sans famille ni domicile fixe, celui-ci est placé dans un centre d'accueil», explique la commissaire. Lorsque les enfants mendiants se font interpeller par la police, ils sont présentés devant le juge des mineurs. L'enfant est ensuite soit retiré au parent qui l'accompagne et placé dans un centre d'accueil, soit remis au parent, en particulier à la mère. Quant à l'adulte, il subit les sanctions prévues par la loi. «Placer les enfants dans des centres d'accueil n'est pas une mince affaire, car l'Algérie manque de structures d'accueil. La majorité de ces centres accepte les mères, mais sans leurs enfants», déplore Kheira Messaoudène, en précisant ne pas disposer de chiffres concernant les enfants mendiants.
Quant à la problématique cruciale des réseaux de mendicité, la commissaire nie l'existence de ce phénomène, liant ces «rumeurs» à «la prolifération des mendiants, en particulier des enfants, ce qui n'est pas propre à l'Algérie», justifie-t-elle. Pour lutter contre le phénomène de la mendicité des enfants, le bureau de la protection contre la délinquance juvénile a mis en place des patrouilles au niveau de chaque wilaya qui réalisent régulièrement des campagnes de ramassage, en particulier pendant le mois de Ramadhan. Et les associations les informent. Ainsi, Abderrahmane Arar précise que certains mendiants dans la capitale ont été identifiés par le réseau Nada qui les a signalés aux services de police, à l'instar d'un quadragénaire qui s'affichait dans le centre d'Alger, la matinée avec un enfant et en fin de journée… avec un autre.
Repère :

-Une enveloppe de 20 millions de dinars a été allouée à un projet d'enquête sur la mendicité en Algérie devant être lancé en 2009. (Annoncé par l'ex-ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbas).

-Le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) a entamé l'année dernière un état des lieux de la mendicité des enfants à travers quelques villes d'Algérie, dont Alger, Oran, Annaba, Tipasa, Médéa et Blida. Ce travail élaboré avec des partenaires juristes sera présenté au ministère de la Solidarité et à celui de la Justice.

-Une étude réalisée par la Fondation nationale de promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), en 2006, dénombre 20 000 enfants qui vagabondent à travers les rues des différentes villes d'Algérie, surtout dans le Nord. Leur âge varie en moyenne entre 5 et 16 ans.

-Une enquête nationale sur les enfants de la rue réalisée, en 2006, par l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE) révèle que 61% de ces jeunes vivent de mendicité.

-Près de 340 000 enfants travaillent en Algérie, selon une enquête réalisée en 2006 par le ministère de la Santé en collaboration avec l'Unicef sur des enfants âgés entre 5 et 15 ans.

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esmeralda53· Posté le 03 Jul 2011 à 23:54

[il est devenu courant, dans les centres urbains en particulier, de rencontrer ces très nombreux spectacles de mendiants, le plus souvent des femmes, accompagnés de bébés ou de jeunes enfants, dont le rôle est apparemment de susciter la pitié et la compassion des passants et les amener, ainsi, à donner quelques pièces de monnaie.

Si dans certains cas, la situation d'extrême précarité à laquelle sont confrontés des citoyens, cela les pousse à avoir recours à la mendicité pour tenter de survivre, il n'en reste pas moins que pour d'autres, la mendicité est une activité pratiquée comme n'importe quel autre métier. Pour ce faire, ils n'hésitent pas à exploiter des enfants pour attendrir le cœur des passants. L'usage avilissant qu'ils font de jeunes enfants pour parvenir à cette fin ne pourrait toutefois être accepté.

Dans la plupart des cas, lorsqu'on observe attentivement ces scènes malheureuses, on découvre que les petits sont comme tenus en laisse pour les empêcher de s'éloigner, un tant soit peu, de la personne qui les utilise en guise de leurre.

Dans divers endroits de la capitale, particulièrement ceux où sont observés les plus importants flux de passants, de même qu'à proximité immédiate des grandes stations d'autobus, il est courant de voir des mendiants serrant étroitement dans leurs bras des bébés n'ayant pas dépassé une année d'âge ou bien être entourés d'une marmaille d'enfants qu'ils mettent, parfois, à contribution pour aller, directement, solliciter une obole.

Quand on observe que dans certains cas, ces tout petits ont sensiblement le même âge, on se prend à penser à ces personnes, qui ont fait de la mendicité une sorte de profession rémunératrice et qui pour augmenter d'autant leurs gains, font en sorte de louer auprès de parents indignes, de petits membres de leur famille pour leur servir dans leurs activités. Il s'agit là d'un phénomène criminel avéré, dont de nombreux médias ont eu, à diverses reprises, à en faire état et à dénoncer.

Concernant l'exploitation de jeunes enfants, il faut relever qu'il existe dans note pays, un véritable réseau, une sorte de clan, dont l'essentiel des activités est consacré à la mendicité. De bon matin, qu'il pleuve ou qu'il vente, ses membres, des femmes et de toutes jeunes filles, envahissent les rues principales et des quartiers de la ville pour faire la récolte de piécettes ou de vêtement qu'elles s'entêtent à quémander auprès des âmes charitables.

La réalité oblige à dire que cette situation, comme toutes les pratiques citées plus haut, ne sont rien moins qu'une forme avilissante d'esclavage qui ne dit pas son nom et qui attend toujours d'être éradiquée. ]

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· Posté le 05 Jul 2011 à 07:00

Débat intéressant et hélas d'actualité dans de nombreux pays y compris en Algérie où le taux de précarité des personnes vivants au seuil de la pauvreté est important. De toutes époques les enfants ont été "la marchandise, le troc idéal et vulnérable" des sans scrupules et autres pour ne pas citer de Noms.
Que pouvons nous faire à notre humble niveau ? Fermer les yeux sur cette inhumanité qui sert les intérêts d'adultes civilisés ?
DENONCER, alerter l'opinion publique nationale et internationale, éveiller les consciences.
Merci d'avoir soulevé sur un forum public ce problème endèmique du monde de l'enfance maltraitée.

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