
CeriseSurLghetto · 17 mars 2012 à 07:20
Ces images ont fait le tour du monde, prise par un téléphone portable, devant le consulat éthiopien à Beyrouth. Alem Dechasa, jeune employée de maison est battue puis entraînée de force dans une voiture par un groupe d'homme. Parmi eux, Ali Mahfouz, l'un des responsables de l'agences de recrutement de domestique qui l'employait. Quelque jours plus tard, après cette épisode d'une rare violence, la domestique se suicide dans l'hôpital psychiatrique où elle a été interné.
Des agences comme celle de Ali Mahfouz, il en existe des centaines au Liban. Elles prospectent dans les pays sous développés ( Madagascar, Népal et Philippines essentiellement) font miroiter aux futures employées des conditions de travail idéales, les font entrer dans le territoire libanais de manière totalement illégale, mais une fois sur place, elles se voient privées de leur passeport, interdites de déplacement, battues et violées par leur employeurs.
Comment de tels abus sont possibles ? Tout cela est autorisée par la kafala. Ainsi, cette base législative associe le permis de travail - et, de fait, le titre de séjour de l'employé - à un employeur déterminé, qui devient son tuteur sur le territoire libanais. Ainsi, l'employée se retrouve en quelque sorte victime d'un chantage et est à la total merci de ses employeurs.
La domestique se retrouve alors privée des droits prévus dans le code du travail libanais. Elle devient un banal employé au noir, vulnérable.
Mais cette pratique n'est pas seulement propre au Liban, elle existe dans de nombreux pays arabes où le recours aux employés de maison sont fréquent et cela donne lieu aux mêmes abus.
J'espère sincèrement que ce drame ouvrira les yeux de l'opinion publique sur ces citoyennes de seconde zone, car au delà même d'un classique drame de l'esclavage moderne, il met en lumière ce racisme institutionnalisé dans certains pays arabe.
Vos réaction par rapport à cet évènement ? Si vous même étiez législateurs, acteur associatif, quelles seraient vos propositions pour que cela cesse ?