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Abdelmoumène Ibnou Ali, un sultan prestigieux

Posté par Dziriya · 3 réponses · 3.9k vues

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Dziriya · 8 septembre 2010 à 09:55

Abdelmoumène Ibnou Ali, un sultan prestigieux
Parmi les plus grands souverains de toute l'histoire du Maghreb, Abdelmoumène Ibnou Ali El Koumi occupe une place à part tant son prestige et celui de la dynastie des Almohades est immense.

La jeunessse d'un futur grand souverain
Abdelmoumène Ibnou Ali El Koumi est né dans le petit village de Tadjra, près de Nedroma, dans la région de Tlemcen en 1100. C'est un Berbère zénète, et il est le fondateur de la dynastie des Almohades qui régna de 1147 jusqu'en 1269. Il décéda dans la ville portuaire de Salé (Maghreb oriental), entre 1096 et 1104 (date précise inconnue des historiens et des chroniqueurs.
Très jeune, Abdelmoumène fit ses études à la mosquée de Tlemcen puis partit chercher la science et acquérir davantage de savoir dans la grande capitale hammadite, Béjaïa. Delà, comme tout individu en quête de savoir, à cette époque-là, il devait se diriger, ensuite, vers l'Orient, brillante région de civilisation avec ses nombreux centres renommés, comme Le Caire, les villes saintes de La Mecque et de Médine, puis Damas et Baghdad, anciennes capitales musulmanes de renommée mondiale.
Mais, loin de là, le destin en décida autrement, dans le petit village de Mellala, aux environs d'Ennaciria, cette superbe ville du savoir, où Abdelmoumène rencontra un autre grand savant du Maghreb, en la personne de Mohamed Ibn Tûmart (voir la Nouvelle République du juillet 2008).
Rencontre avec Ibn Toumert
Ce grand savant revenait d'un long périple qui l'avait conduit jusqu'aux frontières de l'Iran après avoir visité tous les grands foyers intellectuels du monde musulman. Nous savons que le voyage du retour au Maghreb a été très mouvementé pour le futur chef spirituel des Almohades après que celui-ci fut renvoyé de ville en ville jusqu'à Béjaïa, où il était venu prêcher sa doctrine rigoriste, peu appréciée des habitants des contrées qu'il devait traverser.
Ainsi, la rencontre avec le grand réformateur religieux, Ibn Tûmart, qui devait enflammer les Berbères de l'Atlas marocain en prêchant parmi eux la doctrine de l'unité de Dieu et une moralité rigoriste fut une véritable révélation pour le jeune Abdelmoumène qui, convaincu par les idées de son nouvel ami, renonça à continuer son voyage en Orient.
Alors, il prit la décision de l'accompagner vers leur destination commune, la région du Sous (au sud-ouest du Maroc), à mi-chemin entre la grande barrière montagneuse du Haut Atlas — avec sa douzaine de pics culminant à plus de 4 000 m d'altitude – et le désert.
Le chemin était long et périlleux, surtout que les deux compagnons ne se privaient pas du tout de répandre les principes de la doctrine almohade, et joignant l'acte à la parole, ils ordonnaient de casser les instruments de musique dans les localités qu'ils traversaient, car selon eux, ces objets symbolisaient la dépravation et étaient contraires aux préceptes de l'Islam. Cela ne manquait pas de leur attirer beaucoup d'ennuis et l'inimité des gouverneurs et des chefs almoravides locaux qui employaient la manière forte pour les éloigner d'eux et les chasser de leurs terres.
Arrivés dans la grande et belle capitale des héritiers de Youssef Ibnou Tachfin, la prestigieuse ville d'art et d'histoire, Marrakech, Abdelmoumène Ibnou Ali et Mohamed Ibn Toumert subirent le courroux du sultan almoravide et des gens de sa cour en défiant leurs ulémas. Pour se soutraire à leur vengeance et échapper au châtiment qu'ils devaient immanquablement subir, ils prirent la route du petit village montagneux de Tinmel chez la grande tribu berbère des Masmouda, et fief de la famille d'Ibn Toumert.
A l'abri du danger et loin de la persécution de leurs ennemis, ils commencèrent à penser à l'avenir, Ibn Toumert ramener a maman'étant révélé un grand idéologue et un meneur d'homme exceptionnel. C'est lui, d'ailleurs, qui mit sur pieds les jalons du futur Etat qui devait balayer en quelques années l'empire des Almoravides en pleine décadence. En effet, les derniers princes de cette dynastie étaient loin de la trempe du grand fondateur de cette dynastie des Sanhadja, le glorieux Ibn Tachfin (voir la Nouvelle République du ). Ils étaient tombés dans la facilité, la mollesse et les plaisirs que leur procurait la vie dans le palais royal. Bien plus, ils avaient cédé beaucoup de terrain à leurs ennemis, les rois chrétiens, en Espagne, et reculaient devant leurs offensives, abandonnant leurs provinces l'une après l'autre, ayant l'esprit ailleurs.
Premières confrontations avec le pouvoir almoravide
Au début des escarmouches avec les armées almoravides, et après quelques petits succès insignifiants, les troupes almohades parvinrent quand même à assièger Marrakech, ce qui n'était pas une mince affaire, tant cette capitale était bien défendue et entourée de remparts presques imprenables. Après cet échec, les Almohades, dont le chef militaire était, bien entendu, le jeune Abdelmoumène Ibnou Ali, se replièrent dans leurs hautes montagnes et défendirent Tinmel. Entre-temps, Ibn Toumert mourut (en 1130) et sa mort fut dissimilée aux habitants durant trois années qu'Abdelmoumène employa à resserrer les rangs de ses partisans et à affirmer son autorité, car, après tout c'était un étranger à la région. Ses qualités intrinsèques lui permirent d'être obéi et considéré comme le chef incontestable du futur Etat, sans rencontrer de rivalité ni de concurrent.
A la mort de son maître et ami Ibn Toumert, il leva une armée disciplinée et nombreuse parmi les montagnards et avec laquelle il réussit à remporter plusieurs victoires contre ses adversaires et mener des campagnes victorieuses qui le conduisirent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'Atlas pour échapper aux armées ennemies. L'émir almoravide Tachfin Ben Ali, poursuivi, tenta de ramener a maman'échapper par la mer mais il se tua en tombant d'une falaise près de la ville d'Oran. Son cadavre, dit-on, fut décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à Tinmel. `Abdelmoumène, après un long siège de Fès, autre grande ville et capitale,et la prise de Tlemcen, elle également une grande et belle cité, alors capitale du Maghreb central des Almoravides, mit fin à la dynastie almoravide en conquérant, enfin, Marrakech, en 1147 et en se débarassant du jeune héritier Ibrahim Ben Tachfin. Alors, il prit le pouvoir et les titres de successeur d'Ibn Tûmart, et de commandeur des croyants (amîr al mouminin).
Après avoir consolidé son gouvernement, il décida de conquérir les terres situées à l'est, y compris l'Ifriqiya (la partie orientale du Maghreb qui ramener a maman'étendait jusqu'en Cyrénaïque) en proie à l'anarchie et dont une partie se trouvait sous le joug des Normands de Sicile.
Abdelmoumène envahit le territoire du Maghreb central, entre 1152 et 1153, défit les tribus nomades héritières des Banu Hilal et des Banu Salim qui ramener a maman'opposaient à son passage, puis vainquit le prince hammadide qui régnait à la Qalaâ Beni Hammad (Kabylie) et annexa ses Etats. Sept ans après, en 1159-1160, il ramener a maman'emparait de l'Ifirqiya. En juillet 1159, il était devant Tunis, tandis que sa flotte croisait dans le golfe de la ville. Une délégation de notables de cette capitale le rencontra et sollicita l' aman. Le calife promit de respecter la vie et les biens des messagers présents,et la ville fur occupée définitivement, de même que la ville portuaire de Mahdya, alors sous la domination des Normands de l'île de la Sicile. Les territoires situés à l'est jusqu'au djebel El Akhdar, en Libye furent tout aussi annexés sans difficulté majeure pour l'armée almohade du brillant sultan qui se révéla un grand chef militaire autant qu'un véritable homme d'Etat compétent et habile.
Le Maghreb uni pour la dernière fois
Il restait à mater la révolte des chrétiens en Andalousie et en 1160, Abdelmoumène franchit le détroit de Gibraltar (comme l'ont fait ses prédécesseurs, Tariq Ibn Ziyad, Youssef Ibn Tachfin et tant d'autres illustres chefs musulmans, avant lui) et le fait fortifier. L'un de ses lieutenants bat les troupe chrétiennes de Castille près de la ville de Badajoz (centre de l'Espagne). De nouveau, il combattit les armées espagnoles menées par un certain Ibn Mardanîch certainement d'origine almoravide.
Ensuite, il fit reconnaître son fils Abou Yaqoub Yusuf comme héritier, et aidé par celui-ci il fit construire une forteresse, sur la rive gauche de l'oued Bou Regreg, en face de la ville de Salé, pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse fut appeléele «camp de la victoire » (Ribat al-Fath), la future Rabat. Mais le grand sultan décéda, en 1163, avant d'avoir achevé son entreprise.
A cette date, il avait réussi à établir peu à peu son autorité sur un empire englobant l'ensemble du Maghreb et l' Andalousie (avec la prise de Cordoue en 1148 et de Grenade en 1154). En 1158, il avait même envahit l'île de Djerba et enleva plusieurs terres du royaume chrétien de Sicile. Son fils, Abou Yaqoub Yusuf (1163–1184), lui succéda. Ce dernier et son fils, Abou Yusuf Yaqoub al-Mansour le Victorieux (1184–1199), troisième calife, poursuivirent son œuvre et étendirent leur autorité à toute l'Andalousie en infligeant une défaite à Alphonse VIII de Castille à la fameuse bataille d'Alarcos en 1195. En terre maghrébine, ils réussirent à chasser les garnisons placées dans quelques villes côtières par les rois normands, et éloignèrent définitivement les ambitions chrétiennes du littoral de l'Afrique du Nord. Ainsi, l'Etat almohade devint une puissance majeure dans le Bassin méditerranéen, et le pays du Maghreb fut uni pour la dernière fois sous l'égide de cette grande dynastie qui succomba, en 1269.

Rappelons, avant de terminer, qu'Abdelmoumène Ibnou Ali El Koumi avait pris le titre de calife, rompant ainsi avec les Abbassides de Baghdad et imposant l'idée d'un califat berbère indépendant. Lui et ses successeurs Abu Yaqoub Yusuf et Abou Yusuf Yaqoub al-Mansour, en particulier, agrandirent l'empire almohade par les conquêtes du Maghreb oriental (jusqu'en Tripolitaine) et l'Andalousie. L'État almohade était respecté et craint par les Etats chrétiens qui avaient déjà entrepris les guerres de la Reconquista pour déloger les musulmans de l'Espagne et des îles du pourtout méditerranéen, alors qu'au Machrek, les croisés tentaient de ramener a maman'emparer des contrées musulmanes, en Palestine et en Syrie notamment.
Mihoubi Rachidrn

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algericaine· Posté le 24 May 2013 à 20:07

Je remonte le sujet que je trouve très intéressant.

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mounette83· Posté le 24 May 2013 à 20:20

merci pour le partage ,

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sisimiel2012· Posté le 24 May 2013 à 21:01

oui c’est intéréssant

merci pour le partage dzirielle

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