
Bassoum · 29 juin 2012 à 22:32
Cette année l'Algérie s'apprete à feter ses 50 ans d'indépendance, mais aujourd'hui 29 juin 2012 correspond à une triste date gravée à tout jamais dans la mémoire algérienne : l'assassinat de Mohamed Boudiaf en 1992.
J'étais petite, et pourtant ce jour je m'en souviens comme si c'était hier. Il y avait très peu de chaines télévisées à l'époque en Algérie, et nous étions tous devant nos écrans. Les images étaient diffusées en boucle : l'assassinat en direct du président Boudiaf.
Lorsque l'on est enfant, on ne comprend ni la politique, ni tout ce monde de grands mais on comprend que quelque chose de grave vient de se produire. En voyant le regard des adultes, ont comprend qu'à la télé il n'y a pas que de la fiction, il y a aussi des images qui changeront probablement l'Histoire à tout jamais.
L'Algérie sombra dans le chaos. Un décès et une balle, qui allaient changer la destinée de toute une Nation, encore jeune, encore innocente, encore pure. Une balle qui allait faire connaitre à l'Algérie le début des plus rudes années de son existence. Une balle qui allait résumer à elle seule la notion de décennie noire, noire comme le deuil, et rouge comme le sang.
Ces années nous font encore pleurer, leurs cicatrices sont encore marquées. Vingt ans plus tard j'ai grandis, j'ai appris, mais je n'ai toujours pas compris ce qui est arriver à ma Patrie. Ma génération n'a pas vécue la guerre, la colonisation, le combat pour la liberté. Mais ma génération a vécue la déchirure, la peur, et le combat pour la dignité.
Boudiaf est mort, ces images me donnent encore la chair de poule. Vingt ans plus tard, notre jeunesse est peut étre encore égarée, mais elle à appris avec Boudiaf la notion d'espoir, car comme dirait Fellag c'est notre ressource première.
Quelque soit nos convictions, religieuses, politiques, ou sociales, cet homme à marquer notre Histoire. Celle d'un homme qui à lutter pour l'indépendance, mais aussi celle d'un homme tué à cause de ses idées. Il y a des anniversaires que nous attendons, et des anniversaires qui nous boulversent.
A toutes celles qui veulent commémorer, à toutes celles et ceux qui veulent nous faire vivre ce jour triste, à toutes mes compatriotes, qui veulent partager .. c'est pour vous.
Allah yerham Boudiaf, Allah yerham ceux et celles morts durant la décennie tragique. Et Longue Vie à L'Algérie. MAZAL WAKFINE !