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Tarbouche : histoire d’un accessoire qui traverse les genres

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Menouba
Héritage d’élégance et de raffinement, le tarbouche traverse le temps avec panache. Revu par les créatrices et adopté par les Algériennes modernes, il prouve que la grâce ottomane n’a rien perdu de sa superbe.

Accessoire vestimentaire oublié ou symbole de distinction ? Hérité de l’époque ottomane, le tarbouche, aussi appelé fez ou chechia stambouli, traverse les siècles et se réinvente aujourd’hui dans la mode algérienne contemporaine. Porté jadis par les hommes instruits et distingués, il séduit désormais aussi les femmes, entre héritage patrimonial et allure androgyne chic.

Un héritage ottoman toujours présent

Le tarbouche, ou fez ottoman, est une coiffe traditionnelle que la civilisation ottomane a léguée à l’Algérie et au Maghreb. Cette toque cylindrique rouge, souvent ornée d’un pompon noir, a longtemps symbolisé le savoir, l’élégance et une certaine position sociale.

Autrefois, porter le tarbouche était un signe distinctif réservé aux hommes lettrés, aux notables ou aux fonctionnaires. Mais derrière cette apparente tradition masculine se cache une histoire bien plus surprenante…

Une légende qui bouscule les genres

La légende raconte qu’à l’époque des deys et des beys, le tarbouche aurait d’abord été une coiffe féminine. Lors d’une réception au palais, une célèbre danseuse s’avança vers le dey, retira sa toque et la déposa sur sa tête en signe d’audace. Séduit par ce geste, il décida qu’elle deviendrait désormais la coiffe des hommes.

Ce passage de la sphère féminine à la sphère masculine illustre la richesse et la complexité des traditions vestimentaires algériennes, où les accessoires traversent les époques et les genres.

Du couvre-chef masculin à l’accessoire mode féminin

Aujourd’hui, le tarbouche n’est plus seulement un vestige folklorique. Les femmes algériennes se le réapproprient avec créativité et modernité, dans un esprit androgyne et élégant.

Sur les podiums comme dans les clips orientaux, on redécouvre le fez ottoman revisité : porté avec un karakou algérois, associé à une chechia stambouli ou transformé en toque de velours assortie à la tenue.

Femme et homme algéries portant un tarbouche
Un couple algérois portant chacun un tarbouche

Styles régionaux et réinterprétations

À Alger, le karakou se porte de différentes manières : tête nue, avec un khit el rouh, une mharma brodée ou une toque assortie. Dans les années 1990, la tendance voulait que la toque soit parfaitement coordonnée à la tenue, apportant une touche sophistiquée, alternative aux diadèmes classiques.

À Tlemcen, la chedda traditionnelle est surmontée d’un cône incliné fixé sous le menton, dissimulé sous les bijoux qu’il soutient. Ces variations régionales témoignent de la richesse culturelle de la mode algérienne traditionnelle.

Le regard des créateurs contemporains

Des stylistes comme Rym Wided Menaifi ont rendu hommage à cette coiffe historique dans leurs collections où le tarbouche devient un élément identitaire fort et poétique.

Plus qu’un simple couvre-chef, le tarbouche est aujourd’hui un symbole de transmission, de style et d’affirmation culturelle. Entre tradition et modernité, il continue d’inspirer les créateurs et de fasciner les nouvelles générations.







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