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DE DZIRIYA À DZIRIELLE : LES ARCHIVES

Sarah Ayoub, rencontre avec une femme et une voix touchante

Nous l'avons rencontrée lors du Grand Salon du Mariage Oriental de Paris, où elle a interprété pour la première fois son single « Ahwak » lors du défilé de la styliste algérienne Yasmina Chellali. La rédaction de Dzirielle.com vous fait découvrir cette chanteuse à la voix sensible, promise à un avenir artistique inspirant.


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Quel est votre parcours musical ?

Mon papa, tailleur dans un atelier de Casablanca, était passionné de luth. Il en jouait dès qu’il le pouvait, et nous étions bercés chaque soir par ses notes. Très tôt, il nous a encouragés — mes frères et moi — à nous investir dans toutes les formes d’expression artistique : théâtre, musique, danse… J’ai tout essayé, en prenant mon temps. Mon parcours est atypique. J’ai longtemps cherché ma voie : j’écrivais de la poésie en français, mais en chantant dans cette langue, je ne me sentais jamais totalement impliquée. Ceux qui m’écoutaient ressentaient ce manque d’authenticité.

Quel a été le déclic ?

J’ai perdu mon père très jeune, et avec lui, l’histoire de mon enfance. Pourtant, une musique persistait en moi. Un jour, lors d’un concert des Frères Joubran, ils ont joué un extrait d’« Ahwak » d’Abdel Halim Hafez. Toute la salle s’est mise à chanter. J’ai été bouleversée. Ma mère m’a expliqué ensuite que c’était la chanson que mon père me chantait pour m’endormir. J’ai alors compris pourquoi elle était restée si profondément ancrée en moi.

D’où le choix de cette reprise ?

Cette chanson fait partie de mon histoire. J’ai l’impression de l’avoir composée moi-même. Pour moi, « Ahwak » est un patrimoine de l’humanité. C’est un réel bonheur de la réinterpréter avec une touche plus moderne. Même si certains puristes orientaux ont mal réagi, je me sens totalement légitime. Je ne me suis jamais posé la question, je la chante avec le cœur, en hommage à mon père. Et puis, beaucoup de jeunes découvrent Abdel Halim Hafez grâce à cette reprise. C’est une belle récompense.

Vous avez démarré votre carrière artistique sur le tard ?

Oui, et je suis heureuse de l’avoir fait à ce moment précis de ma vie. Je savoure chaque instant de ce projet. Je reste lucide et reconnaissante.

Parlez-nous du clip d’Ahwak.

Le clip sera tourné à Paris, en noir et blanc. Cette ville s’est imposée naturellement. Il nous plongera dans l’univers des années 50, avec des touches orientales. Je porterai de magnifiques robes signées Yasmina Couture.

Quelles sont vos influences musicales ?

J’aime profondément la musique française — Piaf, Berger — mais aussi la littérature française, notamment Musset et Lamartine. On retrouve d’ailleurs une influence de Musset dans la version française d’« Ahwak ». J’ai également des influences anglo-saxonnes, comme Renée Geyer, une chanteuse de soul australienne. Et bien sûr, la musique orientale m’inspire énormément : Oum Kalthoum, Farid El Atrach, Asmahan et Abdel Halim Hafez.

À quand le premier album ?

« Ahwak » est mon premier single, lancé en février 2013 pour la Saint-Valentin. À l’origine, je ne comptais pas le commercialiser. Mais un ami l’a apporté à Beur FM, sans me prévenir, et tout s’est enchaîné. Radio Orient m’a même proposé un coaching pour perfectionner mon accent. Le morceau s’est lancé presque tout seul.

Ensuite, Zoubida Chergui, organisatrice du salon du mariage oriental, a eu un coup de cœur et a fait d’« Ahwak » l’hymne officiel du salon 2013. Elle en a parlé à Yasmina Chellali, qui m’a choisie comme égérie de sa marque. J’ai eu l’honneur de chanter lors de son défilé. Et ce qui me touche le plus, c’est qu’une Algérienne ait eu un coup de cœur pour moi, une Marocaine. Le titre a été téléchargé plus de 20 000 fois pendant la promotion du salon.

Comptez-vous promouvoir votre titre en Algérie ?

Je suis souvent en Algérie. En décembre, je prévois d’y revenir pour promouvoir « Ahwak ». Cette chanson m’a permis de vivre de belles rencontres, c’est un rêve que je n’avais même pas envisagé. Grâce à elle, je me suis enfin trouvée artistiquement.

Quels sont vos projets ?

Un album est en préparation. Il comportera des reprises de classiques arabes des années 50 et 60, mais aussi des chansons françaises réinterprétées en arabe, avec une touche de modernité dans les arrangements. Ce sera un véritable pont entre les cultures, entre le passé et le présent. Je vais notamment revisiter « L’Hymne à l’Amour » et « Ya Touyour » de Asmahan.

Le 14 février prochain, je lancerai un nouveau titre. Je ne peux pas en dire plus, mais il devrait surprendre !

Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur dans cette aventure ?

Ce sont les rencontres humaines. Ce projet est né d’une suite de hasards heureux. Et ce que je garde en mémoire, ce sont les moments de partage, d’amitié, d’émotion.

Avez-vous des rituels beauté ?

J’applique chaque soir de l’huile d’amande douce. C’est mon secret pour garder une peau douce et lumineuse.

Un dernier mot pour vos fans ?

Merci à vous tous. J’ai hâte de vous retrouver en Algérie. En attendant, je vous fais vivre toutes mes aventures sur mes réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram. À très bientôt !












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