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Mabrouka Saouli, quand la mémoire se fait mode

Mabrouka Saouli, quand la mémoire se fait mode
23/06/11
Lors du défilé de clôture du Festival National de la Création Féminine, tenu le mois dernier à Alger, la créatrice Mabrouka Saouli a dévoilé une collection aussi audacieuse que fascinante. Entre héritage culturel et modernité assumée, elle a su captiver le public par son sens du détail et sa vision singulière de la mode algérienne. La rédaction de Dzirielle vous propose de plonger au cœur de son univers et de décrypter l’essence de son inspiration.

Lors du défilé de clôture du Festival National de la Création Féminine, tenu le mois dernier à Alger, la créatrice Mabrouka Saouli a dévoilé une collection aussi audacieuse que fascinante. Entre héritage culturel et modernité assumée, elle a su captiver le public par son sens du détail et sa vision singulière de la mode algérienne. La rédaction de Dzirielle vous propose de plonger au cœur de son univers et de décrypter l’essence de son inspiration.


À première vue, le travail de Mabrouka Saouli peut sembler folklorique, voire extravagant. Pourtant, à y regarder de plus près, on découvre une démarche profondément réfléchie : celle d’une styliste animée par le désir de réhabiliter le patrimoine vestimentaire algérien, si riche et pourtant encore si méconnu au-delà de nos frontières.

Mabrouka Saouli fait partie de ces créatrices autodidactes pour qui la mode et l’histoire ne peuvent exister l’une sans l’autre. Passionnée de lecture, d’histoire et d’art contemporain, elle incarne une artiste au sens pur du terme. À travers ses créations, elle s’attache à faire revivre les siècles révolus — ces époques qui la fascinent — en réinterprétant avec modernité les codes des vêtements d’antan. Résultat : ses collections dégagent un parfum d’autrefois tout en jouant la carte de l’avant-gardisme. Un savant mélange de mémoire et d’audace.

Ses pièces de prédilection puisent dans le vestiaire traditionnel algérien : le karakou, la gandoura, le boléro échancré, le sarouel… Autant de symboles qu’elle revisite sans complexe. Elle s’amuse également à algérianiser certaines pièces étrangères — minijupe, pantalon Aladin, guêtres — pour rappeler que la mode, avant tout, est un langage universel.

Côté palette, la couleur est reine. Inspirée par la nature, elle ose les tons éclatants, mais affectionne particulièrement le noir, qu’elle considère comme « un excellent support de couleurs » et qui sublime ses broderies artisanales. Son univers est un hymne à la nature : on retrouve, par exemple, sur une minijupe évasée, de délicates rosaces brodées évoquant les prairies de son village natal, Besbès, près d’Annaba.

Si ses boutiques se trouvent aujourd’hui à Alger, Mabrouka Saouli reste profondément attachée à ses racines. Elle veille à ce que la broderie et la confection continuent d’être réalisées dans ses ateliers d’Annaba, une ville réputée pour la finesse et la richesse de son artisanat. Un choix symbolique et fidèle à sa vision : préserver l’âme du patrimoine tout en lui offrant un nouvel éclat.





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