Lina Doran a ce petit quelque chose d'insaisissable, de mystérieux. L'artiste oranaise use de sa voix chaude et mélodieuse comme d'un instrument qu'elle aime marier à différents styles musicaux. Et visiblement, cela plaît à son public, toujours plus nombreux. En quelques années, elle s'est forgé une solide carrière d'autrice-compositrice-interprète. Nous l'avons rencontrée.
Je suis née à Oran, qui restera pour toujours la ville de mon cœur. Ensuite, j'ai beaucoup voyagé pendant mes études : Londres, Damas, New York, Paris ou Barcelone. La rencontre de toutes ces cultures a été pour moi une source intarissable de créativité.
Qu'est-ce qui vous a amenée à entamer une carrière musicale ?À vrai dire, je ne me suis jamais posé la question car je ne me suis jamais vue faire autre chose ! Bien sûr, j'ai étudié, voyagé et je me suis toujours intéressée à plein de choses, mais tout en écrivant et en composant mes chansons. Je passe la plus grande partie de mon temps en studio ou sur scène. Aujourd'hui, grâce au soutien de mon public, je chante des deux côtés de la Méditerranée. Je suis comblée !
Comment vos voyages ont-ils influencé votre musique ?Mes études universitaires m'ont permis de beaucoup voyager, et c'est ce que je continue de faire depuis l'obtention de mon Master en langues étrangères. À force de me voir une valise à la main, mes proches et mes followers m'ont surnommée "La Gitane" ! J'aime me plonger dans la culture du pays où je suis : découvrir de nouvelles habitudes, échanger avec les habitants, contempler les paysages. Tout cela nourrit mon imagination et, en assemblant les éléments de mes voyages, j'invente un univers entre réel et imaginaire. Ma musique est libre et n'a pas de frontières, à l'image du monde dont je rêve pour nos générations futures. Je chante dans plusieurs langues, et c'est un immense plaisir d'entendre des spectateurs à Barcelone ou New York me dire qu'ils ont redécouvert les sonorités de l'arabe dans un style jazz.
Comment définissez-vous votre style musical ?C'est difficile pour un artiste de se définir. Certains disent que je fais du "jazz oriental", d'autres parlent de "chanson à voix". Mais l'art est subjectif. Chaque œuvre est interprétée différemment selon le ressenti de chacun. Si je devais résumer en un mot ce qui caractérise l'ensemble de mes chansons, je dirais : l'émotion.
Parlez-nous de votre nouvel albumOui, mon nouvel album vient de sortir. Il regroupe tous mes singles, avec une petite surprise : une nouvelle chanson intitulée "Il avait trouvé les mots". Le soutien de mon public et des professionnels me touche énormément.
Justement, que raconte "Il avait trouvé les mots" ?Ce morceau parle du premier amour, et donc du premier chagrin. De ces sentiments nouveaux, puissants, aveugles. On se lance sans filet, et c'est ce qui rend le premier amour si pur et inoubliable.
Un mot sur "Gibraltar" ?Merci pour vos compliments. Dans cette chanson, je parle du détroit de Gibraltar, que j'ai si souvent traversé. J'y rends hommage aux harragas qui risquent leurs vies pour le rêve d'une vie meilleure. Le clip a été une belle aventure. Je voulais qu'il transmette beaucoup d'émotions.
En quelle langue préférez-vous chanter ?Chaque langue a son charme. J'aime les fusionner, comme chanter du jazz en arabe et anglais à New York, ou créer des chansons en français avec du oud comme dans Gibraltar. J'ai aussi mêlé français et arabe sur une bossa salsa dans Almeria. Ce qui m'intéresse, c'est d'innover. Ma musique est libre et sans barrières.
Quels titres ont rencontré le plus de succès ?Almeria et son clip ont reçu un très bel accueil. J'ai aussi eu beaucoup de retours enthousiastes sur ma version jazz de Thriller, le tube de Michael Jackson. Le public apprécie ce mélange des genres.
Que pensez-vous du milieu artistique en Algérie ?J'ai beaucoup d'admiration pour des légendes comme Ahmed Wahbi, Idir, Aït Menguellet ou Cheb Khaled qui ont fait rayonner la musique algérienne. Je pense aussi que la jeune génération regorge de talents. Il faut des structures pour les aider à s'épanouir, pour que l'Algérie rayonne au-delà de ses frontières.
Quel instrument garderiez-vous si vous deviez choisir ?La voix, sans hésiter. C'est l'instrument le plus difficile, mais aussi le plus personnel. Le corps devient un instrument, et à travers lui, on partage quelque chose de presque mystique avec le public.
Des concerts ou tournées à venir ?Oui ! Je chante au Centre culturel algérien de Paris le 23 janvier pour rendre hommage à Ahmed Wahbi. Ensuite, direction la Normandie pour un concert à La Loco le 31 janvier. Puis une tournée dans les instituts français d'Espagne, à Barcelone, Madrid, Valence... Toutes les dates sont sur mon site www.linadoran.com. J'ai hâte de retrouver mes fans !
Quels sont vos rituels beauté ?J'applique tous les soirs de l'huile d'amande douce sur ma peau. C'est un geste simple mais efficace pour garder une peau douce et lumineuse.
Un dernier mot ?Merci à vous pour cet entretien. J'ai hâte de retrouver mon public en Algérie. En attendant, vous pouvez suivre toutes mes aventures sur mes réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram... À bientôt !
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